Ces dernières heures ont étés assez chargées concernant l’actualité de Jean-Paul Ney (aka « Jipoune » pour les intimes -et #TeamJipoune pour ses frasques & les gens qu’il a bloqué sur les réseaux sociaux-).
Tellement chargées que je n’avais même pas le temps de rédiger un petit papier que je devais déjà le mettre à jour, chaque jour un nouvel épisode à lieu.
L’histoire commence par une triste habitude : la diffusion par Jean-Paul Ney de plusieurs avis de recherche d’individus suspects, nous sommes le samedi 6 mai, à 20 h 54 :
Rappelons que Jipoune a déjà été condamné il y a sept mois pour ce genre de faits : le recel (condamnation suspensive car Jipoune a fait appel, l’audience d’appel ayant eu lieue récemment, le ministère public (le procureur) a requis 3 000 euros d’amende assortis d’une obligation de soins).
Très rapidement, deux questions se posent :
- Le fait de diffuser de manière brute sans aucune explication des documents portant sur la recherche d’individus (on y reviendra).
- L’authenticité de ce document :
Concernant la fiche ci-desssus, Jipoune aurait pris l’entête du document de recherche de MBARKI Mouhcine (un autre type suspecté & recherché), puis il a tapé le texte lui-même en collant la photo du système VISABIO.
D’ailleurs, il a filmé son écran sur Periscope avec ce bloc note d’ouvert :
Pouquoi avoir recopié le texte (qui plus est, en MAJUSCULE) dans un bloc note, quelle est l’utilité ?
Prendre des éléments d’un document administratif puis d’un autre, ça s’appelle un faux, à titre d’information, le faux et son usage c’est punissable de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
Suite à cela, un nombre important d’internautes ont effectué un signalement sur PHAROS, visiblement l’OCTCTIC semble-être au courant :
L’affaire pourraît s’arrêter là, mais non…
Dans la nuit de Lundi à Mardi dernier (8/9 Mai 2017), une agent de la SNCF ayant vu ces signalements contacte la police car elle croyait avoir reconnue un des types signalés par Jipoune.
La Gare du Nord a été évacuée et toutes ses entrées bouclées par plus d’une centaine de filcs sur-armés, (quid du coût financier de tout ce bordel ?) la gare a été ré-ouverte vers 2 heures du matin.
Comme le sous-titre le journal Le Point, « Des informations confidentielles dévoilées par un journaliste controversé ont mené à une fausse alerte et à une opération antiterroriste de grande ampleur. »
Le 20 Minutes nous informe que Le parquet de Paris ouvre une enquête après des fuites sur internet de fiches de suspects signalés :
Cette enquête confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », est ouverte pour « violation du secret professionnel et recel de ce délit », a précisé cette source.
Cet article du Monde pointe la dangeresité d’une telle diffusion : « Elle compliquera surtout considérablement le travail des enquêteurs. Durant le week-end, les trois hommes ont en effet été signalés, à tort, en plusieurs endroits du territoire, notamment du côté de Marseille, en gare de Bordeaux-Saint-Jean et même dans le Cantal, à peu près au même moment… »
Exclue : Réquisitoire du procureur concernant la dangerosité de la diffusion des fiches par Jipoune :
Imaginez, vous êtes sur une grosse affaire, à surveiller une personne qui prépare un attentat. Vous connaissez sa routine, Il se pense discret et intouchable. Il utilise un moyen de communication pas/peu sécurisé et vous commencez à collecter des éléments précis tel que des cibles, un inventaire d’armes, des complices, l’origine des fonds, un réseau, etc…
Vous planquez dans un sous-marin devant chez lui pendant un mois.
Et là, un sombre idiot diffuse une fiche sur l’individu en question, plombant par la même occasion votre surveillance, le suspect se « volatilise » : il abandonne son domicile, voiture, contacts, change de telephone, se glisse dans la clandestinité où il devient imprévisible et vous n’avez plus aucune visibilité sur une probable action.
Vous perdez en même temps la possibilité de remonter une filière entière et de mener un grand coup de filet. Merci.
La diffusion des fiches créent un climat anxiogène, les gens ont peur (surtout avec ce merdier d’état d’urgence), ils pensent reconnaître l’individu partout et font des signalements (c’est ce qui c’est passé), vous devez savoir qu’à chaque appel, les autorités ne peuvent pas prendre de risque et font ce qu’on appelle une « levée de doutes » (c’est exactement ce qui s’est passé à la gare du nord lundi dernier), Donc grosse opération (bien reuche hein) avec déploiement de flics sur-armés, ce qui épuise physiquement et nerveusement les ressources qui savent qu’elles bossent pour rien.
Derrière, un probable assaillant peur observer :
- En combien de temps la police se déploie ?
- Quel dispositif est prévu pour tel ou tel lieu.
- Un déploiement des forces de l’ordre/groupes de secours est une véritable mine d’or d’informations. Y’a plus qu’à relever les positions de départ et d’arrivée et chronométrer le tout.
Et pendant que les forces de l’ordres ou de secours sont occupées à une levée de doutes au Nord, un véritable assaillant peut attaquer ailleurs, voire pire, les cibler.
Vous-vous rendez compte des dégâts que peut causer quelqu’un parmi une foule ? À l’époque en Irak, il y avait des contrôles stricts pour entrer dans les bâtiments. Les moujahhidins ont alors visé les foules dehors. Imaginez en France, un type avec un AK-47/Kalashnikov, 2 chargeurs et une ceinture de TATP (explosif) + projectiles (clous) en pleine gare du nord pendant un déploiement de police ?
Pour conclure (Par Klaire) :
Crédits texte : Le Consultant, Crédits image de fin du récit : Klaire
Enfin, l’émission « Les grandes gueules » sur RMC traite pendant un petit quart d’heure de cette affaire, émission durant laquelle certains chroniqueurs et Alain Juillet (un ancien boss du renseignement) interviennent et démontent le « boulot » de Jean-Paul Ney, il est à votre disposition ici :
Streamming :
[audio mp3="https://benjaltf4.me/wp-content/uploads/2017/05/Jean-Paul-Ney-RMC.mp3"][/audio]Téléchargement :
Remerciements Jipounesques aux très nombreuses personnes dont les écrits sont présents dans cet article et celles qui se reconnaîtront.