Le CROUS de Versailles a-t’il mis en danger des étudiants ? : Mise au point

Suite à la publication de l’article « Amiante : Le CROUS de Versailles a-t’il mis en danger des étudiants ? » le quinze Juin dernier,  le CROUS de Versailles n’a pas tardé à réagir, par conséquent, la rédaction vous propose une petite mise au point afin de démonter les « arguments » et de démontrer la mauvaise foi du CROUS de Versailles.

En effet, le week-end suivant la publication, un tract a été apposé dans plusieurs endroits de la résidence « La Croix St Sylvère » et dans de nombreuses boîtes aux lettres.

Le tract diffusé reprenait les questions dudit article et invitait les lecteurs à s’y rendre.

Bien évidemment, le Lundi suivant, le CROUS de Versailles se devait de réagir, quitte à prendre quelques largesses avec les éléments diffusés dans l’article et le sujet de l’article en lui-même (c’est à se demander s’ils l’ont bien lu).

Voici le mail envoyé par le CROUS le Lundi suivant (19 Juin), à tous les résidents :

« Mesdames, Messieurs,

Nous faisons suite aux tracts placardés dans la résidence ce jour.
Afin de vous apporter des renseignements complémentaires et de répondre à vos questions, nous vous invitons à une réunion d’information tenue par Madame l*****-B***** Directrice du Site de Cergy et de Monsieur S** Directeur des Résidences de Cergy, qui se tiendra ce jour lundi 19 juin :

Dans la salle près de la laverie à 17 h 30
En vous remerciant pour votre présence.
Bien cordialement. »

A la « réunion d’information » (nommer ainsi sans les guillemets ce désatre de communication serait lui donner de l’importance) , le CROUS de Versailles n’ayant pas grand chose à dire sur le fond -comme à son habitude- a plutôt communiqué sur la forme, voici quelques propos :

« La directrice du site de Cergy(Madame B***** )a affirmé « qu’une demande avait été adresséeau Crous de Versailles par un mystérieux journaliste anonyme mi-maiet qu’une réponse complète lui avait été envoyée ».

Visiblement, le Crous de Versailles ignore ce qu’est un nom de plume dans la presse.

Ensuite, la même administration ignore ce qu’est une rédaction, l’article est pourtant signé.

Pour terminer, le CROUS n’a pas été contacté « mi-mai » mais au millieu du mois de Juin, le 12 pour être précis :

Screen d’une partie du mail envoyé au CROUS de Versailles.

Retour à la « réunion d’information » :

« Le CROUS a fait faire une analyse de terrain qui avait été réalisée par une société spécialisée et qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. »

Voici une preuve de la non-lecture par le CROUS de l’article, en effet, nous avons publié des éléments de ladite analyse afin d’appuyer nos propos.

« Le CROUS communiquera les éléments de réponses par le directeur de la résidence par voie d’affichage. Ils démontrent que le CROUS a fait les choses dans l’ordre et en toute légalité et n’a en aucun cas mis en danger les résidents. »

Regardons de plus près « ces éléments de réponse », pour faire court, il n’y a aucun élément, aucun rapport, aucune photo, aucune attestation, juste des mots, sans aucune preuve, et on peut affirmer qu’ils ne sont pas allés bien loin, en effet, ils ont copié le mail adressé à notre rédaction :

Exactement.Le.Même.Mail :

« Communication » du CROUS à l’entrée de la résidence.

 


Mail (coupé en trois parties) envoyé à notre rédaction le 14/06/2017.

Et le CROUS inventa l’amiante… non séparable.

On avait envie de traiter ce cas bien qu’il avait déjà été traité dans l’article, en particulier concernant le non-sens de l’encapsulation malgré une « absence de danger » selon le CROUS.

Aussi, « L’absence de danger » (au niveau terme individualisé) avancée par le CROUS est également fausse.

Pour faire concis : à aucun endoit (dans tous les documents), le terme « fibre d’amiante non séparable » ou « amiante non séparable » n’apparaît.

Ah, et comme nous sommes un minimum sérieux, nous allons vous le montrer.
Quelques captures issues des divers documents réalisés par des experts :


Une précision est importante sur l’amiante, elle est indiquée dans un rapport (RAPPORT N°OPDHLM-06 200521) réalisé en Septembre 2005 :

Or, comme démontré sur les photos de ce blog ainsi que sur celles visibles ci-dessus issues du rapport d’expertise, l’intégrité des dalles d’amiantes n’est absolument pas préservée.

Le rapport réalisé en Septembre 2005 (RAPPORT N°OPDHLM-06 200521) est d’ailleurs très clair là dessus :

  • Si quelqu’un voit les termes « fibre d’amiante non séparable » ou « amiante non séparable » on vous invite à nous contacter.
  • De l’amiante a été à l’air libre dans les couloirs et cuisines pendant de nombreuses années dans la résidence gérée par le CROUS de Versailles « La Croix St Sylvère » dans un « état dégradé pour les autres matériaux et produits » indique un rapport datant de 2005 !!! (voir éléments ci-dessus).
  • Enfin, fin Juin 2017, des dalles cassées étaient toujours visibles à la résidence de « La Croix St Sylvère ». De l’amiante est-elle présente dans ces dernières ?

Pour conclure, si notre article et cette mise au point sont faux ou mensongers, portent illégalement atteinte à la réputation et à l’honneur, pourquoi le CROUS de Versailles ne porte t’il pas plainte ? pour diffamation par exemple ? En effet, ce serait avec grand plaisir que les membres de la rédaction s’expliqueraient devant un tribunal.

 

La rédaction.

NDLR : Certains noms ont étés anonymisés.


Amiante : Le CROUS de Versailles a-t’il mis en danger des étudiants ?

Il était une fois, la résidence universitaire « La Croix St Sylvère ».

Cette résidence, située à Cergy-Pontoise (Val d’Oise, au nord de Paris), est administrée par le CROUS de Versailles.

Cette administration est notoirement connue pour avoir d’excellents avis sur Google :

En effet, de nombreux étudiants ayant eu affaire à eux, laissent des notes (et commentaires associés) peu élogieux sur leur visite.

Même avec des faux avis ou une « agence de e-réputation » il va être particulièrement compliqué de remédier à tout cela, on vous laisse lire ici.

Cette résidence, tristement célèbre l’an passé à cause de son état général pitoyable a connu depuis, de menus travaux pour une somme d’au moins 446 000 euros.

En effet, l’an dernier, l’état général de la résidence était (au vu des photos) comparable à la célèbre ville de Pripiat en Ukraine.

Voici quelques exemples :

  • Dans les douches :

  • Dans les couloirs :

  • De nouveau dans les douches :

En fait, vous avez tout un tas de photos de la résidence sur ce blog dédié.

Tout cela s’est terminé dans Le Parisien, sur VO News et dans cette vidéo VO News disponible sur Youtube.

Comme nous avons pu le remarquer, les conditions de vie indignes dans lequelles étaient les résidents se sont depuis, quelque peu améliorées, en effet, de menus travaux ont étés effectués grâce aux différents articles de presse très élogieux mentionnés ci-dessus.

La rédaction a pu mettre la main sur quelques documents concernant lesdits travaux, plusieurs dossiers sont relatifs à la contamination des locaux par de l’amiante.

L’un de ces dossiers attire tout particulièrement notre attention : l’Encapsulage des dalles amiantées dans les couloirs et dans une chambre.

En effet, suite à un dégât des eaux, le CROUS remarque dès les premiers jours de 2016 (le 4 Janvier pour être précis) que des dalles en vinyle sont décollées dans un couloir et une chambre :

Extrait du document de mise en conccurence.

Entre les premiers contacts avec les entreprises de désamiantage et la correction du problème il se sera déroulé presque quatre mois :

Facture intégrale du recouvrement des dalles amiantées.

Lors de cette période, pourquoi le CROUS de Versailles n’a t’il pas communiqué sur la dangereusité des plaques en question ?

Comme nous pouvons le voir, il ne s’agit pas de quelques centimètres de petites dalles, mais plus de 25 mètres carrés de dalles amiantées qui ont été enlevées :

Devis complet des travaux.

Comme précisé, il ne s’agit pas de la présence d’amiante dans un mur ou sur un plafond mais sur le sol, là où les personnes marchent, et par conséquent frottent leurs pieds sur ledit sol.

Ainsi, le matériau est dégradé par frottement et par  conséquent, le risque sanitaire est beaucoup plus important.

Comme le mentionne le dossier de diagnostics techniques, de l’amiante a été constatée dans les dalles :

Dossier de diagnostics techniques.

Surtout que dans la résidence « La Croix St Sylvère », des dalles vinyle au sol qui se décollent, ou intégralement arrachées il y en avait un sacré paquet à la même époque :

Nous avons envoyé les questions ci-dessous au CROUS de Versailles par mail qui indique que « la présence de fibres d’amiante non séparable a été constatée dans les dalles » (NDLR : Le terme « fibres d’amiante non séparable » n’apparaît dans aucun des rapports fournis par le CROUS).

Concernant l’obligation d’information, le CROUS de Versailles indique « Il est communiqué sur demande de ces derniers.  A notre connaissance aucune demande n’a été formulée par des étudiants. »

Contrairement à ce qu’a répondu en réponse le CROUS de Versailles, en affirmant qu’aucun résident n’a cherché à obtenir de documentation quant à l’état de la résidence, c’est suite à une non-réponse de ladite administration concernant un ensemble de documents portants sur les travaux de la résidence de la Croix St Sylvère que la CADA avait été saisie.

En effet, le CROUS de Versailles n’ayant guère montré de volonté à communiquer les documents que la loi lui imposait de transmettre au résident en question.

La CADA a donné raison au résident demandeur qui a pu obtenir, conformément à la loi, les documents demandés et les fournir aux personnes intéressées.

Nous relevons également, dans la réponse de ladite administration de nombreuses incohérences : Comment peut-on affirmer que les « fibres d’amiante sont non séparable » alors que dans le même paragraphe, le CROUS affirme :« afin d’éviter la dispersion de fibres d’amiante dans l’atmosphère » :

Capture d’écran du mail de réponse du CROUS.

Si les fibres sont « non séparables », pourquoi vouloir éviter leur « dispersion dans l’atmosphère » ? Cela n’a pas de sens.

Le service de communication du CROUS de Versailles n’a pas été en mesure d’apporter des réponses en cohérence par rapport aux questions que nous leur avons adressées.

Questions :

Cet article a fait l’objet début Juillet 2017 d’une mise au point suite à la communication du CROUS de Versailles : Le CROUS de Versailles a-t’il mis en danger des étudiants ? : Mise au point.

Grâce aux résidences amiantées du CROUS de Versailles, vous avez la certitude de recroiser un jour vos camarades qui, eux, ont choisi médecine.

La rédaction.