Compte-rendu de la séance de débats autour de la présentation du projet d’établissement de l’ecole Steiner de Verrières le Buisson

Nous publions aujourd’hui un texte émanant du CA de l’ecole Steiner de Verrières le Buisson.

Il s’agit du compte-rendu d’une réunion visant à élaborer son projet d’établissement, ainsi que les objectifs de cette école en matière de projets à courts et moyens termes, sa stratégie de communication, y compris sur des points sensibles comme la question de la place et la justification de la spiritualité dans la pédagogie Steiner-Waldorf.

En matière de politique promotionnelle de cet établissement sous contrat avec l’Éducation Nationale, nous pouvons voir dans ce document des intentions très intéressantes, comme le souhait de réunir des fonds pour réaliser un film de propagande, ou bien la volonté de peser de tout son poids sur la municipalité pour que la ville de Verrières le Buisson prenne conscience de l’importance de l’ecole Steiner comme acteur économique et culturel, et accepte de servir ses intérêts.

Mais ce sont surtout les paragraphes sur la question de la spiritualité qui peuvent retenir toute notre attention.

En effet, les pédagogues Steiner-Waldorf sont très embarrassés dès lors qu’il s’agit de se définir comme écoles non-confessionnelles ou sont pourtant célébrées tout au long de l’année des fêtes chrétiennes tournant autour des Saints.

La parade trouvée par l’ecole Steiner de Verrières le Buisson est habile : on parlera de « spiritualité laïque » servant de « nourriture spirituelle » aux enfants, pour éviter de parler de croyances confessionnelles chrétiennes-anthroposophiques.

Et pour justifier les fêtes pseudo-chretiennes (en réalité anthroposophiques) qui ont lieu avec les élèves, il sera question de « terreau culturel de l’Occident », comme si ces derniers étaient des sortes de plantes poussant dans un environnement culturel donné qu’il s’agirait d’accepter et de respecter, un peu comme un agriculteur tient compte de la spécificité des sols où il dépose ses semences.

En réalité, cet argumentaire très sophistiqué ne vise qu’à une chose : masquer le fait que les écoles Steiner-Waldorf diffusent la religion anthroposophique auprès de leurs élèves !

Le document montre ici clairement cette stratégie et il était donc d’utilité publique de le faire connaître.

NB : Afin de faciliter la lecture, la mise en forme a été légèrement modifiée.

Document sur la place de la spiritualité dans les ecoles Steiner-Waldorf :

Compte rendu de la séance de débats autour de la présentation du projet d’établissement.

Personnes en présence :

membres du Conseil de Direction et d’Administration de l’Ecole, quelques professeurs et un auditoire de parents emplissant la petite salle d’eurythmie (quarantaine de personnes).

Les points amenés en introduction :

Présentation, sous la forme d’un Powerpoint, du processus, entamé en 2018, de refonte du projet de gouvernance et d’établissement.

Mise en avant des points validés :

– Concentration sur les fondements pédagogiques du projet d’école, notamment importance du fonctionnement collégial et d’un fonctionnement incluant les parents
– Gouvernance :
– un chef d’établissement (pour dialoguer avec l’Education Nationale notamment)
– un conseil de direction
– des collèges de cycles (hebdomadaires)
– un grand collège hebdomadaire concernant tous les enseignants
– des groupes de travail sur des sujets spécifiques (différentes commissions)
– une coordinatrice entre ces différentes instances
– Préservation du rythme des 6 ans pour les petites classes du primaire
– Décision de mettre en place une véritable commission d’admission des élèves en vérifiant la cohérence entre projet parental et projet pédagogique Waldorf
– Développement d’un projet autour de l’environnement et de la nature (incluant le jardinage)
– Renouvellement de la réflexion sur les ateliers en lien à la fois avec l’âge des enfants et avec l’époque
– Réflexion sur un plan scolaire concernant l’informatique et les nouveaux médias de communication
– Conscience d’un besoin de davantage de dialogue à l’intérieur et de rayonnement autour en faveur de la pensée propre à l’Ecole.

Les points encore en discussion

– Question clé de la structuration du cycle autour des deux grands modèles d’une scolarité en 13 ou en 12 années au-delà des jardins d’enfants.

– Décision de maintenir les 6 ans des petites classes et débats en cours sur différents scenarii possibles entre ces deux modèles dans le but de lier autant que possible les ambitions de la pédagogie et les enfants tels qu’ils sont aujourd’hui.

Parmi les options en débat :

– Sauts de classe institutionnalisés
– Classes multiniveaux (au-delà de la 9ème classe essentiellement)
– Modèle finlandais d’examens par niveaux d’acquisition et non par classes

L’Ecole est en recherche de la mise au point d’une feuille de route pour son projet d’établissement fondée avant tout sur les spécificités et les richesses de sa pédagogie.

Il s’agit ensuite d’intégrer les projets actés en cohérence avec le plan scolaire à soumettre à la commission d’inscription puisque l’Ecole est sous contrat pour la majorité de ses niveaux.

Quelques exemples de l’orientation des débats (ce ne sont là que des exemples de questions et des bribes de réponses entre parenthèses ne rendant pas compte de la densité, variété et richesse des échanges)

Echanges de questions et de témoignages sur la question des 12 ou des 13 ans

– Quel est le sens de la rapidité ? S’agit-il d’accélérer ? N’y a-t-il qu’un rythme et pas des moments où les apprentissages peuvent se resserrer ?
– Vise-t-on premièrement l’éveil de la personne, de sa personnalité ou ses acquisitions ? Comment combiner les deux ?
– Comment penser la jointure entre cette pédagogie, l’organisation de ses enseignements et le monde au-dehors quand des enfants la quittent ou quand d’autres l’intègrent de l’extérieur ?
Au sujet des fondements spirituels de la pédagogie
– Courte prise de parole du corps enseignant en faveur de la définition d’une « spiritualité laïque » (idée de donner aux enfants « une nourriture spirituelle », spiritualité comme outil de connaissance et de discernement pour aller vers le bon, le vrai, le juste et le beau).
– Insistance d’une partie du corps enseignant sur la diversité des positionnements spirituels des pédagogues, mais de l’accord profond sur la recherche d’une perception holistique de l’Enfant pour l’accompagner au mieux vers lui-même. Adhésion fine entre le programme, les âges et les évolutions intérieures que vivent les enfants : une des spécificités de cette pédagogie.
– Questions des parents en de nombreuses directions (parmi lesquelles)
– L’école est-elle confessionnelle ? (non)
– Est-elle chrétienne ? Quelle place y joue le référentiel chrétien ? Pourquoi ? (Ecouter l’interview de Guy Chaudon qui offre ici une réponse limpide au nom de la Fédération des Ecoles Waldorf)
– Quel est le sens des fêtes cardinales et des saints ? Quels sont les contenus spirituels des Jeux des Bergers et des Rois par exemple ? (Lire les réponses explicites du Livret d’Accueil à ce sujet)
– Comment permettre aux enfants de croître dans le terreau spirituel spécifique qui est le leur (judéo-chrétien ici en France) et leur permettre de grandir sereinement au contact de cet héritage tout en accueillant de façon ouverte toutes les sensibilités religieuses dans une école non confessionnelle ? (En partie à travers l’enseignement qui ouvre à la richesse du patrimoine spirituel de l’humanité au fil des différents cycles. Grâce également aux nuances entre les sensibilités personnelles des enseignants au contact desquels les enfants évoluent).

Au sujet de la communication

– Clarification des différents niveaux auxquels est pensée cette question : à la fois au sein de la fédération des écoles, dans l’établissement lui-même, dans une commission dévolue à la communication

Question des parents :

– Comment prendre la parole sur ce que nous vivons de positif dans cette pédagogie ?

– Comment faire rayonner cette riche image et la mosaïque de nos raisons d’aimer cette école ?
– Quelle position adopter face aux attaques ? Comment parvenir à les accueillir et à prendre position systématiquement avec clarté et en promouvant surtout notre propre engagement en tant qu’établissement, fédération et parents ?
– Quid de la visibilité médiatique ? Faut-il attendre un grand budget pour faire un grand film ou y a-t-il urgence à occuper davantage le paysage médiatique ? Sous quelle forme ? Est-on prêt à produire des contenus courts qui donnent une fenêtre ouverte sur l’école simple et positive ?

– S’agit-il de davantage de portes ouvertes ? De proposer d’autres formes d’ouvertures régulières ?
–  Quel dialogue avec les autres écoles du secteur ? Quel dialogue avec la mairie, comment lui faire prendre conscience de la valeur du projet qui vit dans sa ville, sur ses hauteurs et la rendre partie prenante ?
– Comment s’ouvrir en restant authentique ? Comment continuer d’exister sans s’ouvrir au monde ?


Quand les anthroposophes veulent « contrebalancer les attaques auxquelles font face leurs écoles »

Nous publions à présent un mail que l’APAPS a envoyé à toutes les écoles Steiner-Waldorf de France.

L’APAPS est une association créée et dirigée par des membres importants de la Société Anthroposophique en France pour promouvoir la pédagogie Steiner-Waldorf.

Logo de l’APAPS.

Ses membres appartiennent même, pour la plupart, comme Jean Poyard, à l’École de Science de l’Esprit, c’est-à-dire le grade supérieur dans la hiérarchie interne de l’Anthroposophie, ceux qui possèdent des mantras sacrés dont la méditation régulière permettrait de devenir des clairvoyants.

Le courriel que nous publions ici fait suite à la diffusion du reportage sur France 2 et dévoilé quelle va être prochainement la stratégie de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France face aux révélations de plus en plus accablantes concernant ce qui se passe dans leurs établissements : agressions sexuelles relevées par Margaux Duquesne et le Parisien 91, médecin scolaire qui vante les bienfaits de la rougeole révélé le Complément d’Enquête de France 2, enfant déclarant à sa mère qu’il devait « cesser de l’aimer » révélé par le reportage d’Arte, etc.

Face à ces preuves de plus en plus accablantes d’un endoctrinement à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf, la stratégie de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France va donc consister maintenant, comme nous le révèle ce courriel, à solliciter le maximum de témoignages d’anciens élèves de leurs écoles pour dire tout le bien que ceux-ci peuvent penser de leur scolarité, mais surtout de jurer qu’ils n’y ont jamais pu constater la moindre trace de diffusion de la doctrine anthroposophique, ni de dérives sectaires, un peu comme l’avait fait Nicolas Tavernier dans un article en ligne du Point, en droit de réponse à une interview de Grégoire Perra.

Cette stratégie consiste à jouer sur le nombre, en opposant au seul témoignage de Gregoire Perra une quantité faramineuse de témoignages (très) élogieux sur les ecoles Steiner-Waldorf.

La Fédération compte ici sur le fait que les témoignages allant dans le même sens que celui de Grégoire Perra sont encore trop peu nombreux pour être remarqués par les journalistes et l’opinion publique, puisque la parole a ce sujet vient à peine de se libérer.

Parmi les témoignages favorables à ces écoles, il ne sera pas étonnant d’y découvrir un nombre conséquent d’anciens élèves qui se trouveront aussi être des fils et des filles de professeurs Steiner-Waldorf, sans que cela soit mentionné, ou des personnes travaillant actuellement dans l’une ou l’autre des institutions de l’Anthroposophie.

Bien évidement, cette stratégie consistant à opposer des témoignages entre eux ne prouvera rien, sinon la capacité des pédagogues Steiner-Waldorf à masquer leur processus d’endoctrinement a ceux à qui ils l’ont fait subir.

Mais cela permettra une forme d’ultime écran de fumée destiné à masquer leurs pratiques et à protéger leurs écoles. Il était donc utile de faire connaître, par la publication de ce courriel, cet habile procédé en cours de mise en place.

Mail envoyé le 24 Janvier dernier par le conseil d’administration :


Chatou le 24 janvier 2020

Bonjour,

L’APAPS, association des parents et amis pour le soutien et la promotion de la pédagogie Steiner-Waldorf, entreprend un important travail de recherche de témoignages d’anciens élèves, ainsi que de parents et anciens parents d’élèves sur leur vécu au sein de leur(s) école(s). Il se déroule en étroite relation avec la Fédération.

Ce travail a pour objet de valoriser et de défendre la pédagogie Steiner mise en œuvre dans les écoles par des témoignages soulignant les bienfaits et les valeurs de cette pédagogie. Il s’agit de contrebalancer les attaques auxquelles les écoles font face actuellement.

Madame Monique Day est mandatée pour effectuer ce travail. Elle prendra prochainement contact avec vous, qui connaissez bien votre école, pour en préciser concrètement les modalités. Merci de lui réserver le meilleur accueil.

Ce travail est un apport précieux au rayonnement et à la défense de la pédagogie Steiner. Nous vous remercions de votre soutien.

Bien cordialement.

Le Conseil d’Administration


Volontairement, nous n’avons pas publié directement ce mail dès que nous en avions eu connaissance, nous savons que la seconde partie allait arriver assez rapidement.

En effet, cette seconde partie a pris la forme d’un appel à témoignages pour les anciens élèves et parents des écoles Steiner-Waldorf :

Lien vers la plateforme Framaforms de l’appel à témoignages pour les anciens élèves et parents des écoles Steiner-Waldorf.

Vu que nous sommes prévoyants, en plus de la sauvegarde image publiée ci-dessus, nous avons également archivé ce document à d’autres endroits de l’internet : Lien archive.is et le lien Archive.org.


Fédération-Pédagogie Steiner-Waldorf en France : Compte-rendu de la commision gestion finances en date du 16/11/19

Nous publions à présent un nouveau document interne de la pédagogie Steiner-Waldorf et de l’anthroposophie. Il s’agit d’un compte-rendu des trésoriers des écoles Steiner-Waldorf, envoyés à toutes les écoles par la Fédération des écoles Steiner-Waldorf.

Ce document interne est intéressant en ce qu’il révèle les préoccupations et la manière de travailler des écoles Steiner-Waldorf, ainsi que la manière dont elle pense sa relation au public.

Il est par exemple assez effrayant de voir la manière dont sont relatées en interne les affaires d’agressions et d’attouchements sexuels entre enfants a l’école de Verrières le Buisson, revelés par les articles de Margaux Duquesne (à lire ici), et Bartolomé Simon dans le Parisien 91.

On s’aperçoit que les faits relatés ne sont pas du tout envisagés ni traités comme ils devraient l’être, c’est à dire pensés au regard de leur caractère récurrent et systémique dans les écoles Steiner-Waldorf, mais déplorés au regard du scandale que cela provoque dans la presse « qui en fait ses choux gras ».

Plutôt que de se poser des questions sur ce qui est dysfonctionnel dans la pédagogie Steiner-Waldorf pour que ce genre de comportements criminels se reproduisent si souvent (d’autres écoles que celle de Verrières ayant été impactées, y compris dernièrement), les éminents représentants de la pédagogie Steiner-Waldorf ne pensent qu’à une chose : accuser la presse de les révéler et de gagner de l’argent sur ces révélations, comme si un organe de presse comme Le Parisien avait réellement besoin de tels scandales pour exister.

L’académie de Versailles soutient-elle une école Steiner où il y a eu trois affaires d’agressions sexuelles ?

On notera également ce qui semble être le rôle ambigüe et problématique du Rectorat de Versailles dans cette sombre affaire.

 

En effet, à en croire ce document, celui-ci aurait prodigué des conseils et même du soutien à l’école de Verrières le Buisson, lui conseillant de ne plus répondre à la presse.

A ce propos, nous avons tenté de prendre contact avec l’académie de Versailles afin d’obtenir leur confirmation, mais leur formulaire de contact ne semble pas être fonctionnel, en plus de ne pas être sécurisé en ne proposant pas le HTTPS (nous sommes en 2020…).

Confronté à de telles révélations dans la presse, le rôle de l’académie devrait être en priorité de protéger les enfants et non de donner des conseils pour protéger cette institution privée sous contrat des mauvaises retombées médiatiques.

Il convient donc de s’interroger sur les liens passés et présents entre les écoles Steiner-Waldorf du 91 et du 78 avec l’académie de Versailles, liens qui semblent garantir à ces institutions la poursuite de leur mise sous contrat d’association avec l’Éducation Nationale en dépit de la suspicion de dérives sectaires dont on peut légitimement les suspecter.

Il paraît à cet égard utile de rappeler que chaque Rectorat possède un correspondant de la MPPS, laquelle est censée surveiller les dérives sectaires au sein de l’Éducation Nationale.

On peut se demander ce que cette cellule a fait depuis la révélation de ces affaires en septembre.

Par exemple, si des enquêtes de l’Inspection Générale ont été diligentées, comme cela aurait dû l’être, ou non, ce qui laisserait présager pour ces écoles liées à l’anthroposophie une certaine et incompréhensible impunité.

On remarquera également l’obsession récurrente de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf pour le blog de Grégoire Perra, mentionné à plusieurs reprises dans ce document.

Comme si le plus urgent pour cette institution était d’abord et avant tout de faire fermer ses blogs, plutôt que de traiter les problèmes internes dramatiques comme les agressions entre élèves.

En effet, le document fait mention des mesures à prendre lorsque de tels faits d’attouchements et d’agressions sexuels entre élèves sont découverts.

Ce qui signifie qu’avant la date de parution de ce document, ces consignes élémentaires et normalement connues de tout les établissements normaux n’avaient été ni formulées ni rappelées aux écoles Steiner-Waldorf par leur Fédération, alors même que plusieurs articles de Grégoire Perra dénonçaient la récurrence de ces faits gravissimes depuis plusieurs années.

Nous voyons donc bien où est la priorité de cette Fédération, à savoir de faire des procès et diffamer celui qui pointe du doigts leurs graves dysfonctionnements, plutôt que de chercher de vraies solutions pour que ceux-ci ne se produisent plus.

Tout ceci révèle définitivement une effrayante irresponsabilité, tant professionnelle que morale.

Le document :