Le nouveau gouvernement est en marche pour écraser la presse

A peine quelques semaines après la nomination du nouveau gouvernement, voilà deux attaques très claires contre la presse.

Dans l’article publié il y a deux semaines “Quand le nouveau ministre de la justice est lié à une organisation à caractère sectaire“, la question suivante était posée :

“Que ce passera-t’il si, demain, imaginons, les béatitudes font l’objet d’une enquête judiciaire pour des dérives sectaires par exemple ?”

Remplaçons maintenant le terme “les Béatitudes” par “le Modem”, terminons la phrase à “enquête judiciaire” et enfin faisons les accords nécessaires, cela donne :

“Que ce passera-t’il si, demain, imaginons, le Modem fait l’objet d’une enquête judiciaire ?”

Que ce passera-t’il si, demain, imaginons, le Modem fait l’objet d’une enquête judiciaire ? La réponse est donnée par Mediapart : Affaire du MoDem: François Bayrou a fait pression sur Radio France.

Vendredi 9 juin, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les salariés et les assistants parlementaires du MoDem.

Que se passe-t’il deux jours avant ?

Le garde des Sceaux & président du MoDem (François Bayrou) a téléphoné mercredi 7 juin à l’un des directeurs de Radio France, pour se plaindre d’une enquête journalistique sur les finances de son mouvement qui n’était pas encore passée à l’antenne.

Selon Mediapart, Le ministre de la justice François Bayrou, a téléphoné personnellement, mercredi 7 juin, au directeur de la cellule investigation de Radio France (commune à France Inter, France Info et France Culture) pour se plaindre en termes assez menaçants d’une enquête menée par des journalistes sur les contrats de travail des salariés et des assistants parlementaires de sa formation politique. Cette enquête a finalement été diffusée à l’antenne 48 heures plus tard.

Voici les propos du directeur de la cellule investigation de Radio France :

« Mercredi après-midi, je reçois un appel d’un numéro de portable que je ne connais pas, et je décroche, relate Jacques Monin. J’entends “Bonjour, François Bayrou à l’appareil”. Voici ce qu’il me dit en substance : “Des gens de chez vous sont en train de téléphoner à des salariés du MoDem, de les harceler de manière inquisitrice, et de jeter le soupçon sur leur probité. C’est inacceptable. Avec mes avocats, nous sommes en train d’étudier d’éventuelles plaintes pour harcèlement.” Je réponds à François Bayrou que la description qu’il me fait du travail des journalistes de la cellule investigation que je dirige ne correspond pas du tout à leur façon de travailler, que je n’ai pas à communiquer sur une enquête en cours de nos journalistes qui n’est pas passée à l’antenne, et que le harcèlement étant un délit pénal, je pouvais interpréter ses propos comme une pression malvenue. Je lui dis que si nous diffusons quelque chose, il sera bien sûr invité à s’exprimer. Il refuse, et me renvoie vers le secrétaire général du MoDem. »

Ce n’est pas tout !

Toujours selon Mediapart, la veille, (le Mardi 6 juin donc), François Bayrou avait déjà téléphoné à un journaliste du service politique de France Info pour demander qui était le responsable des journalistes de Radio France qui enquêtaient sur le MoDem, selon des sources internes.

Seconde affaire,

Mercredi, le quotidien Libération publie le document du ministère retraçant les pistes radicales de réforme du droit du travail envisagées par le cabinet de la ministre du travail.

  • Mercredi dernier, le quotidien Libération publie le document du ministère retraçant les pistes radicales de réforme du droit du travail envisagées par le cabinet de la ministre du travail.
  • Dans le même article, la ministre a confirmé que le document émanait de «quelqu’un de la direction générale du travail», mais déclaré qu’il ne «l’intéressait pas». Mardi soir, un communiqué de son ministère le jugeait aussi sans «valeur politique».
  • Toujours dans le même article, on apprend que sur RTL, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a quant à lui donné un autre statut au document, aussurant qu’il balayait «tous les sujets qui pouvaient faire l’objet d’une discussion avec les partenaires sociaux», mais n’était pas «la base législative sur laquelle le gouvernement veut travailler».
  •  Puis, hier, on apprend dans un article de France Info que le ministère du Travail a porté plainte après la publication dans la presse de documents sur la réforme du Code du travail (pourtant, ce même ministère avait démenti dans la foulée (CF les deux éléments ci-dessus). Pour un document censé n’avoir « aucun intérêt », selon la ministre du Travail, ces poursuites judiciaires sonnent un peu comme un aveu, Mediapart indique que les infractions visées étaient celles de «vol de document» et de «recel».Comme l’indique Mediapart, « Cette plainte sert en effet à envoyer un message clair aux fonctionnaires et autres syndicalistes tentés d’informer les journalistes sur les plans possiblement non avoués du gouvernement : les sources anonymes seront traquées et, si possible, punies. Une façon non seulement de contourner le droit de la presse, mais aussi de verrouiller encore plus la communication gouvernementale et de tenter de garder la haute main sur l’agenda politique et social, sans qu’une information alternative ne vienne perturber le processus qui se veut bien huilé ».
  • Comme l’indique Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération dans son billet, « la ministre du Travail a fait le choix du secret et de la répression judiciaire, au détriment de la transparence que les citoyens sont en droit d’attendre de leurs responsables ».

Cette plainte, contre X vise de manière très claire le quotidien Libération ainsi que sa source.

Document sur la prochaine loi travail : Soyons tous des receleurs !


Document sur la prochaine loi travail : Soyons tous des receleurs !

 

  • Dans le même article, la ministre a confirmé que le document émanait de «quelqu’un de la direction générale du travail», mais déclaré qu’il ne «l’intéressait pas». Mardi soir, un communiqué de son ministère le jugeait aussi sans «valeur politique».

 

  • Toujours dans le même article, on apprend que sur RTL, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a quant à lui donné un autre statut au document, aussurant qu’il balayait «tous les sujets qui pouvaient faire l’objet d’une discussion avec les partenaires sociaux», mais n’était pas «la base législative sur laquelle le gouvernement veut travailler».

 

  • Puis, hier, on apprend dans un article de France Info que le ministère du Travail a porté plainte après la publication dans la presse de documents sur la réforme du Code du travail (pourtant, ce même ministère avait démenti dans la foulée (CF les deux éléments ci-dessus). Pour un document censé n’avoir “aucun intérêt”, selon la ministre du Travail, ces poursuites judiciaires sonnent un peu comme un aveu, Mediapart indique que les infractions visées étaient celles de «vol de document» et de «recel».

 

  • Comme l’indique Mediapart, “Cette plainte sert en effet à envoyer un message clair aux fonctionnaires et autres syndicalistes tentés d’informer les journalistes sur les plans possiblement non avoués du gouvernement : les sources anonymes seront traquées et, si possible, punies. Une façon non seulement de contourner le droit de la presse, mais aussi de verrouiller encore plus la communication gouvernementale et de tenter de garder la haute main sur l’agenda politique et social, sans qu’une information alternative ne vienne perturber le processus qui se veut bien huilé”.

 

  • Comme l’indique Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération dans son billet, “la ministre du Travail a fait le choix du secret et de la répression judiciaire, au détriment de la transparence que les citoyens sont en droit d’attendre de leurs responsables”.

Par conséquent,

  • En soutien à Libération et à ses sources, visées toutes deux par une plainte totalement absurde, anti-démocratique et dangereuse pour la liberté d’expression & d’information.
  • En soutien aux diverses pressions que subissent les médias par leurs directions (coucou Bolloré), ou par des politiques (coucou Bayrou).
  • En soutien à la liberté de la presse, et cela, dans le monde.

Il faut diffuser ce document.

Soyons tous des receleurs !

Dont acte.

Le document diffusé par Libération :