Le temple mormon du Chesnay accusé d’inonder ses voisins

INFO 78actu. Le temple mormon du Chesnay (Yvelines) est au cœur d’une procédure. Dans le voisinage, on l’accuse d’être à l’origine d’inondations en série.

INFO 78actu. Après avoir fait couler beaucoup d’encre au Chesnay (Yvelines), le premier temple mormon serait-il en train de noyer ses voisins ? Au sens figuré, il va sans dire.

La question se pose, alors qu’une procédure civile devrait bientôt être engagée auprès du tribunal.

Le temple mormon est situé le long du boulevard Saint-Antoine. De ce côté, c’est Le Chesnay. De l’autre, nous sommes à Versailles.

En 2011, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours rachète le site, suite au départ d’EDF. Leur ambition est de créer le premier temple français. Il sera dédié à la célébration des sacrements. Il doit donc être d’envergure.

Entre les recours et les pétitions, les mormons patientent. Finalement, le permis est déposé et validé.

À 11 mètres de profondeur

À coup de millions d’euros, près de 80, la communauté fait ériger une immense bâtisse blanche. Sur une superficie de 44 000 m2, on trouve le temple, mais aussi un centre d’initiation à la généalogie, une hôtellerie, des jardins ou encore un parking privé souterrain.

Vendredi 7 avril 2017. Le temple ouvre ses portes pour la première fois. 

A lire aussi : Mitt Romney, ancien candidat à la Maison blanche, visite le temple

Gérald Caussé, évêque président des mormons, fait une déclaration. N’ignorant pas la tempête locale déclenchée par l’arrivée de son Église, il promet.

Vous pouvez compter sur nous pour être de bons voisins. »

Pour ériger leur temple, les mormons ont fait creuser très profondément ; jusqu’à 11 mètres. Et ils ont cuvé l’ensemble pour éviter toute infiltration d’eau.

En d’autres termes, ils ont créé un véritable bloc étanche.

Aujourd’hui, cette décision semble poser problème. Et c’est de l’autre côté du boulevard Saint-Antoine que cela se joue ; côté Versailles.

On y trouve des immeubles mais aussi quelques maisons individuelles. Les propriétaires de l’une d’elles n’en reviennent toujours pas.

« On a pompé de jour comme de nuit »

Ça a commencé le 30 juin 2015, dans la partie semi-enterrée de la maison, là où se trouvent notamment un bureau et une salle de bains. J’ai vu l’eau monter dans des proportions importantes. J’ai appelé le syndic, loué un aspirateur. On a pompé de jour comme de nuit. Par endroits, ça giclait carrément. »

Les premiers experts penchent pour une remontée de nappe, car aucune canalisation n’est endommagée. Les analyses de l’eau en attestent.

Une expertise en deux tomes

En décembre 2017, les résultats de l’expertise arrivent.

Elle met en cause la construction du temple mormon et surtout la cuve qui le protège des inondations. Elle agirait comme un barrage. Les puits drainant enfouis sous terre ne suffiraient pas.

Résultat, une nappe d’eau superficielle se serait carrément déplacée, traversant le boulevard Saint-Antoine pour se frayer un chemin côté Versailles. Et inondant du coup tout le quartier.

« Dieu retrouvera les siens »

La situation est telle aujourd’hui que notre voisin et nous avons fait construire deux puits très profonds avec des pompes qui tournent en permanence. Nous avons déjà dépensé près de 130 000 euros en travaux. En l’état, notre maison est invendable. Il faudrait aussi lui faire subir un cuvelage. L’opération coûte près de 440 000 HT pour six mois de travaux. »

Le couple pointe également du doigt l’attitude des mormons.

Ils se sont mis dans une position de déni face à la situation. Ils ont cherché d’autres coupables. Nous, nous sommes prêts à nous lancer dans une action au civil. Ce sera fait dès que les mormons auront publié leur expertise de réplique. Il y aura l’action en justice. Et ensuite, Dieu retrouvera les siens », annonce le couple, avec recul et humour.

Ce qu’en pensent les mormons


Contactée, l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours n’ignore pas la situation.


« Les premiers experts ont rendu leurs conclusions. Une contre-expertise a été demandée car rien n’est fondamentalement clair. S’il y a un désordre, cela concerne-t-il une seule personne ? Nous avons des doutes sur la relation de causes à effet. »


Et de poursuivre.
« C’est un dossier très technique. Mais nous allons essayer de trouver une solution. Nous ne sommes pas là pour accabler qui que ce soit. Pour autant, ce n’est pas parce que l’on vient frapper à notre porte que nous allons payer des dommages s’ils ne sont pas de notre responsabilité avérée. Nous verrons tout cela quand la justice se sera prononcée », prévient Frédéric Babin, directeur national de la communication.


« D’autres parties que nous pourraient aussi être impliquées, comme les sociétés qui ont fait les études lors de la construction du temple. Mais nous le redisons. Notre intention n’est pas de nuire à qui que ce soit. »François Desserre78actu

Lien vers l’article : Le temple mormon du Chesnay accusé d’inonder ses voisins


Temple Mormon du Chesnay : Les Mormons procèdent-ils à un fichage illégal ?

Dans l‘épisode précédent, on se demande si le système de vidéo-surveillance du temple est illégal.
Suite à notre visite au temple Mormon du Chesnay (l’article est disponible ici), le groupe de visite est invité à traverser les jardins afin de se rendre dans une salle au fond du temple, dans un autre bâtiment. Dans ladite salle, un petit dépliant est distribué afin d’inviter les visiteurs à faire part de leurs impressions sur la visite du temple et à y laisser leurs coordonnées. Le voici : En apparence, un banal dépliant, mais en y regardant de plus près… : On peut remarquer que « l’église Mormonne » demande à ses « prospects » leur religion. Sauf que cela est totalement illégal. Selon l’article 226-19 du code pénal, le non-respect de cette règle est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende :
Le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l’intéressé, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre de celles-ci, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.
Les dérogations à ce principe d’interdiction sont limitativement prévues par la loi, et soumises à des conditions strictes que ne respectent pas l’organisation mormonne : En effet, « il est ainsi possible, lorsque cela est strictement nécessaire, d’enregistrer des informations « sensibles » avec l’accord écrit de la personne concernée ou lorsque celle-ci les a déjà révélées publiquement » : Sauf que ce n’est pas le cas car il n’y a pas d’accord possible ou de consentement exprès (autorisation avec mention/signature) sur ce dépliant. Tout comme la seconde dérogation : « les associations ou organismes à caractère religieux peuvent aussi tenir des fichiers concernant leurs membres et les personnes avec lesquels ils entretiennent des contacts réguliers » : Ce n’est également pas le cas puisque les personnes visées et remplissant ce dépliant ne sont pas mormonnes puisque comme indiqué ci-dessus, c’est après la visite pour les non-mormons que ce dépliant est remis, ensuite un ou deux contacts ne permet pas de démontrer la régularité des contacts éventuels. De plus, les règles de confidentialités (disponibles à l’adresse suivante) sont assez… spéciales : Là, c’est pour la collecte des informations :
« 2. Utilisation des données à caractère personnel. Nous pouvons utiliser les données à caractère personnel que vous fournissez afin de (a) nous permettre de vous contacter, (b) répondre à vos demandes, (c) … »
Et là, c’est pour dire ce qu’ils peuvent faire avec vos informations :
« Nous pouvons également utiliser vos données personnelles à des fins internes, y compris à des fins d’audit, d’analyse des données, de résolution des problèmes du système et de recherche. »
Par conséquent, les dérogations mentionnées par la loi ne peuvent pas fonctionner. Et là, c’est pour dire que c’est compliqué de demander la suppression des données personnelles (l’adresse mail est en Anglais et l’adresse postale aux USA) :
« Si vous ou un tiers nous fournissez vos coordonnées personnelles et que vous souhaitez nous demander de ne plus être contacté par nous, vous devez suivre les procédures de désabonnement ou de retrait figurant sur le site, la lettre d’information, la notification électronique, etc. concerné(e). » Email :           DataPrivacyOfficer@ldschurch.org Fax :              1-801-240-1187 Adresse :       Service Données Personnelles                      50 E. North Temple St.                      Salt Lake City, UT 84150-0013  
  • Qu’en pense la CNIL de tout cela ?
  • Les Mormons procèdent-ils à un fichage illégal de la religion des gens ?

Temple Mormon du Chesnay : Le système de vidéo-surveillance est-il illégal ?

Comme on en parlait dans cet article, le temple Mormon du Chesnay est composé d’un parc -assez conséquent- de caméras de vidéo-surveillance. Dans ledit article, nous avons pointé le nombre démesuré de caméras et de détécteurs de mouvements dans les locaux. Aujourd’hui, focus sur le système de vidéo-surveillance : Sur les vingt caméras du site, quatre sont braquées à l’extérieur et financées par l’église à l’issue d’une convention signée avec la ville. L’entretien des caméras reste à la charge de la commune de même que le contrôle des images, et donc, de fait, la surveillance (du temple) est financée par l’argent des habitants de la ville du Chesnay. Les caméras renforcées filmant à 360° sont omniprésentes, toutes comme celles fixées sur de solides poteaux, orientées sur la voie publique et sans aucun panneau informatif concernant les mentions légales pourtant obligatoires (quid de la déclaration en préfecture ? à lire également ici). De plus, selon Patrick Bonnehon -élu d’opposition au Chesnay- , d’un point de vue technique, les Mormons pourraient détourner les images, il affirme ceci dans un article du Parisien : «Ce qui me gêne, c’est qu’ils puissent détourner les images car la fibre optique et les boîtiers se trouvent à l’intérieur de leur domaine privé» On en apprend plus sur le blog de son groupe d’opposition :
Mais, un autre détail beaucoup plus inquiétant est décrit dans la convention liant les Mormons à la Ville : les «switches» d’interconnexion entre les câbles du CSU et les caméras sont situés à l’intérieur du temple, sous armoire fermée, non accessible au personnel de la Ville, sauf à demander un accès 48 h avant, et avec la présence d’un adepte Mormon. De plus, des tronçons de câbles RJ 45, installés par les Mormons restent leur propriété, ce qui laisse la possibilité de détournement des images.
Ah, Comment détourner les images ? un petit switch sur le RJ45 et le tour est joué, pas bien compliqué hein… Dans cet article de 78 Actu, un nombre important d’élus d’opposition s’indignent contre cette pratique :
Pour Louis-Marie Soleille, l’affaire ne fait pas un pli. « C’est à eux de dépenser l’argent pour tout cela. Pas à nous. Vous leur offrez gratuitement un service public ! » Et Claude Meunier (Pour Le Chesnay, Ensemble à gauche) de renchérir : « Leur truc, c’est déjà Fort Knox et il faut encore surveiller leurs abords ? » Patrick Bonnehon (Le Chesnay Avenir), achève le tour de table. « Ce mouvement mêle religion et politique. Je vous mets en garde contre cette liaison dangereuse. Je vous encourage à ne pas négocier avec eux. »
Une chose est certaine, il n’y a aucun panneau informatif pourtant obligatoire informant la présence de caméras de vidéo-surveillance :
  • Il y a t’il atteinte à la loi de 1905 ? (concernant la surveillance (du temple) financée par l’argent des habitants de la ville du Chesnay).
  • La mairie du Chesnay a t’elle déposée une demande d’autorisation de ce système à la préfecture ?
  • Quid du droit d’accès (pour les simples citoyens) à la convention relative à la vidéo protection du domaine public aux abords du temple de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (Les Mormons) ?
  • Quid du droit d’accès aux images de vidéo-surveillance ? (ça va être difficile d’identifier le destinataire de la demande vu qu’il n’y a aucun panneau informatif pourtant obligatoire).
  Par conséquent, le système de vidéo-surveillance installé à proximité et sur le temple Mormon est-il illégal ?   EDIT NDLR 6/5/17 12H23 : Suite à la publication de cet article, nous avons obtenus quelques informations supplémentaires : La déclaration en préfecture : elle a bien été faite par la mairie, le préfet a été alerté et a indiqué que selon-lui, tout est légal dans la convention telle qu’elle est écrite (mais quid de la corrélation entre les écrits et l’infrastructure ?) La CNIL a été contactée, ils ont accusé réception en indiquant un délai de réponse de deux mois, vu les nombreuses sollicitations actuelles.