Témoignage : « Notre expérience douloureuse au Jardin d’enfants d’une école Steiner »

Les témoignages « négatifs » des parents ou des anciens élèves concernant les écoles Steiner-Waldorf sont rares, mais il ne sont pas inexistants. Il y a plusieurs raisons à cela :

Tout d’abord, il faut tenir compte de l’endoctrinement que les élèves et leurs parent subissent aussitôt qu’ils sont pris dans ces écoles. Au sein de leur scolarité, les élèves des écoles Steiner-Waldorf subissent en effet un véritable matraquage idéologique.

La diffusion permanente en interne d’un discours promotionnel fort, que les cibles vont répéter avec conviction tout autour d’eux, va les transformer à leur inssu en propagandistes d’une nouvelle religion qui n’est pas clairement identifiée comme telle par ceux qui la diffusent, mais qui tient bel et bien la place d’une forme de foi dans leurs pensées.

On « croit » à l’ecole Steiner et on répand le discours en faveur de cette pédagogie, répétant les mots exacts que les pédagogues Steiner-Waldorf ont mis dans les bouches de leurs élèves et des parents.

Ensuite, pour ceux qui en sont revenus, il y a la peur des procès et des campagnes de calomnies s’ils parlent. En médiatisant les procès qu’elle lui intente et en se lançant dans une vaste campagne de diffamation à l’encontre de Grégoire Perra, la Fédération des écoles Steiner-Waldorf envoie en réalité également un message aux parents qui pourraient vouloir témoigner auprès de la presse : si vous parlez, nous sommes capables de vous détruire !

De plus, ces parents et leurs enfants ont la plupart du temps vécu un tel cauchemar qu’ils ont juste le désir de s’en éloigner rapidement pour retrouver une vie normale, ce qui peut se comprendre.

Pour autant, cette folie d’une fausse pédagogie qui a pour seule fonction de diffuser la doctrine anthroposophique dans le monde ne s’arrêtera pas tant que ne sera pas diffusé un nombre suffisant de témoignages qui en révèlent la vraie nature.

C’est pourquoi nous nous sommes décidés à publier ici ce long témoignage d’une maman belge, dont nous avons récemment eu connaissance.

Il est extrêmement révélateur et permettra de contrebalancer les témoignages positifs d’anciens élèves que la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France tente actuellement de recueillir pour défendre ses pratiques.

Nous regrettons simplement que les parents n’aient pas porté plainte à ce sujet compte-rendu des faits rapportés.

Plainte qui aurait sans doute permis que d’autres enfants soient protégés grâce à l’intervention des différents acteurs (police/justice et administrations) au sein de l’école où ces événements se sont produits.

NB : Rien n’a été modifié (la mise en page, la structure, la tournure des phrases, le gras…).

Le témoignage :

Notre expérience douloureuse au Jardin d’enfants d’une école Steiner.

Il est temps pour moi de prendre la plume et faire partager à qui le veut notre expérience vécue il y a
peu dans un jardin d’enfant d’une école Steiner.

En effet, après avoir enfin pris la décision de changer notre fille d’école au cours de sa troisième
année au jardin d’enfants, nous avons retrouvé sa joie de vivre, son sourire, sa spontanéité d’enfant.
Aujourd’hui, elle joue enfin, fait de la trottinette, dessine et chante.

Voici notre expérience.

Le choix de l’école.

Venant d’emménager dans un village proche de beaucoup d’écoles de tous types d’enseignement, et
notre fille étant en âge d’entrer à l’école maternelle, nous avions en tête de trouver une école dite
« participative » ou « alternative », où les enfants sont, pensions-nous, pris en compte dans leur
individualité, respectés et amenés à grandir le plus sereinement possible.

Nous avions le choix : écoles publiques, en immersion linguistique, libres, privée Montessori (mais nous n’avions de toute façon pas les moyens), Freinet, et Steiner (une des plus proche de chez nous, dont ne nous connaissions pas du tout la philosophie).

En arrivant dans la région, sous le conseil de voisins qui y avaient leur enfant, nous avions
directement inscrit notre fille dans une école publique ayant un projet « forêt ». La directrice nous
parût très investie dans son rôle.

L’école, très multiculturelle, n’était cependant pas sur notre parcours matinal. Et nous avions encore tout le temps de choisir, notre puce n’avait même pas encore deux ans. Cependant, petit à petit, prenant nos marques dans la région, nous avons « évincé » les écoles dites « traditionnelles », convaincus de la meilleure qualité d’enseignement dans les écoles à pédagogie alternative.

Nous sommes donc allés aux séances d’informations des écoles Freinet et Steiner, et l’ayant inscrite dans les deux pour être assurés d’y avoir une place, il ne nous restait plus qu’à choisir…

Mon compagnon et moi-même aimant « sentir » les ambiances, nous nous sommes immergés le
temps d’un après-midi au milieu des élèves, professeurs et familles lors des fêtes des trois écoles
dans lesquelles elle était inscrite et avait une place. Nous nous disions que c’était le meilleur moyen
de choisir son école.

Arrivés à la fête de la Saint-Jean à l’école Steiner, nous avons passé un après-midi merveilleux. Il
faisait magnifique, les enfants jouaient librement dans le jardin et le verger, les décorations et la
musique « en live » par les parents étaient d’excellente qualité, les élèves qui le désiraient pouvaient
présenter un chant, un morceau de musique mais sans obligation, la nourriture préparée par les
parents était délicieuse et bio,…

Et puis quelle confiance donnée aux enfants de pouvoir sauter au-
dessus des braises du feu ! Pas de musique « à fond », pas de tombola, pas de chips et coca. Nous
avons été charmés, séduits directement. Le seul « hic », c’était le peu de diversité culturelle et socio-
économique, que nous désirions idéalement aussi.

« Pédagogie ou diversité », il fallait faire un choix. Notre décision était prise, nous étions directement
d’accord au sein du couple : nous allions « offrir » à notre fille un accompagnement de qualité,
proche de la nature, dans la douceur chaleureuse d’une ancienne ferme rénovée mais authentique,
entourée de forêt et d’arbres fruitiers.

Même s’il fallait beaucoup s’investir, financièrement et personnellement (nettoyage des classes, participation aux chantiers d’école, préparation de tartes et salades pour les fêtes,…), nous voulions le meilleur pour notre fille et étions prêts à des sacrifices, ne roulant pas sur l’or. Aucune école ne pouvait « surpasser » cette école Steiner.

Le petit jardin d’enfant.

La rentrée approchant pour notre petite, nous reçûmes un courrier indiquant toutes les affaires à
préparer et apporter pour la rentrée.

Le ton était donné : broderies faites main par les parents sur la serviette, le sac de change et le tablier, chaussettes en laine, boîtes à tartines et sac d’école « sobres et neutres » (sous-entendu : pas de Reine des Neige et de Cars). Achat d’une peau de mouton pour la sieste. Mais attention, pas question de parler d’« institutrice », de « classe », de « cour », de « cartable » et de « sieste ». A Steiner, c’est une « jardinière », un « local », une « plaine », un « sac » et le « repos ».

Et nous sommes gentiment remis à l’ordre si malencontreusement nous parlons de la sorte devant les professeurs ou autres de l’école.

Ceci-dit, j’étais emballée : en arrêt pour une maladie grave mais que je vainquais petit à petit, j’avais
du temps et par ailleurs, j’adore les loisirs créatifs. J’y ai mis tout mon cœur, pour que sa rentrée soit
belle et douce.

Le grand jour arriva. Mon compagnon prit congé et nous arrivâmes à trois à l’école. La porte s’ouvrit
et la jardinière nous accueillit très chaleureusement, mais dans un silence impressionnant. Petites
bougies, chuchotements.

Elle nous expliqua le rituel du matin pour notre fille : accrocher son manteau « par la lichette » (sinon nous sommes aussi remis gentiment mais directement à l’ordre), mettre ses chaussons, déposer son sac, aller aux toilettes et se laver les mains. Ensuite, dire au revoir à papa et maman qui ne peuvent en aucun cas traverser la limite du vestiaire. Interdiction aux parents d’entrer plus loin dans le local et de discuter plus de trois secondes avec l’enseignante.

En effet, il nous a été bien stipulé que les enseignants, que ce soit dans la cour ou le local, sont « auprès
des enfants, avec et toujours auprès d’eux ».

Nous apprenons aussi que le mercredi, ce sera une autre personne qui prendra le groupe en charge,
car la jardinière principale ne travaille pas cette année à temps plein.
Toujours emballés et sous le charme, j’accueillais toutes ces contraintes avec bienveillance, leur
faisant une totale confiance.

Mais très vite, cette sensation d’être « mise à la porte » le matin ou en venant rechercher ma fille me
gênait. C’étaient ses premiers jours d’école, elle avait vécu à mes côtés pendant ma maladie, mais je
n’osais pas demander à sa jardinière des retours plus précis sur ses journées à l’école : j’avais peur de
« déranger » la jardinière et de perturber l’organisation mise en place.

Mais pas de panique : il est prévu des temps de rencontres individuelles, durant lesquelles nous
prenons le temps de discuter de notre enfant. Mais jamais, au grand jamais, avec lui. La première
rencontre est prévue quelques semaines plus tard. A mon grand étonnement, un questionnaire nous
est soumis afin de commencer la « biographie » de notre fille.

En effet, la jardinière nous explique que jusqu’à la fin des primaires, une étroite collaboration a lieu entre les professeurs et les parents de l’enfant afin de compléter, au fur et à mesure, sa biographie.

Entendez : des questions ultra précises et privées telles que : comment s’est passé l’accouchement, où a-t-il eu lieu, l’enfant a-t-il été allaité et combien de temps, parcours de vie privé des parents, comment et qu’est-ce que l’enfant mange à la maison, son comportement, son sommeil,…

Impressionnés par le nombre de questions et leur caractère « invasif », nous y répondons néanmoins, sans réserve. J’ai parlé de ma maladie, de mes opérations, des répercussions dans notre vie de famille. Encore cette confiance totale en la pédagogie : s’ils posent toutes ces questions, c’est pour le bien de notre fille, de son développement.

Les premiers mois passent, notre fille s’habitue, peu à peu, mais ce n’est pas la grande joie pour elle
d’aller à l’école. Elle reste dans mes jambes le matin, pleure souvent. Petite, elle ne raconte pas
grand-chose de ce qui s’y passe, elle ne ramène jamais rien dans son sac, sauf le petit pain du jeudi.
Et toujours cette peur, pour moi, de poser des questions à l’institutrice. Mais nous faisons confiance,
c’est le début tout de même.

Puis un jour, nous apprenons que sa jardinière est absente. Les enfants sont répartis dans les autres
jardins d’enfant.

Elle revient quelques semaines, puis s’absente à nouveau. Cette fois-ci, l’école trouve une remplaçante, qui a une solide expérience comme institutrice primaire dans une école traditionnelle.

Elle a décidé de changer, c’est un choix important pour elle : elle désire enseigner dans une école Steiner. Elle est très sympathique, souriante, et le contact passe beaucoup mieux avec elle pour notre fille qu’avec la jardinière précédente.

Finalement, la jardinière absente ne reviendra plus avant la fin de l’année scolaire. Pour nous, peu importe puisque notre fille semble plus épanouie avec cette remplaçante.

Je me sens plus à l’aise avec elle : comme ce sont ses tout débuts dans l’école et qu’elle n’a pas encore été « formée » à la pédagogie Steiner, elle est moins à cheval sur certains principes cités ci-dessus. Ou tout au moins, c’est moins rigide et je me sens plus à l’aise de déposer ma fille à l’école le matin.

Deuxième année : le grand jardin d’enfants.

L’année suivante, nous apprenons que notre fille passe au grand jardin d’enfants, et ce n’est qu’en
dernière minute que nous apprenons chez qui elle sera accueillie (il y a trois grands jardins
d’enfants).

Et il se fait que c’est la « remplaçante » qui reprend le grand jardin d’enfants ! Nous sommes ravis, nous avons confiance en elle, et nous ne connaissons pas bien les autres jardinières.
Dans le fond de mon cœur, j’avais peur qu’elle retourne dans un jardin d’enfants « rigide » comme à
ses débuts.

Cette seconde année se passe plutôt bien, rythmée par les fêtes, les activités régulières. Aucune
surprise, aucun changement de programme.

Toujours le petit pain du jeudi dans le sac. Rien de plus.
Petit à petit, sa jardinière commence à changer un peu de façon de parler. On voit qu’elle prête une
grande attention à la manière de s’adresser aux enfants.

Elle ne dit pas « mettez vos bottes les enfants », mais « le marchand de bottes attend que les petits pieds se glissent dedans ». Ou « taisez-vous » devient « les petites bouches se ferment ». Cette « mise en scène », comme j’appelle cela aujourd’hui, est apparemment primordiale pour l’accompagnement des enfants.

A la maison, j’ai maintes fois essayé aussi de reproduire ce langage, sans y parvenir, tellement ce n’est pour moi pas naturel. Du coup, je culpabilise… pourquoi y arrivent-elles et pas moi ? Est-ce pour cela que ma fille n’écoute pas quand je lui demande quelque chose ?

Perte de confiance.

Et toujours totale confiance en l’école et sa pédagogie.

Notre fille grandit. Avec ses cousins, elle ne roule pas en trottinette, ni a vélo. Elle a peur. Elle ne
colorie ni ne dessine pas non plus, même pas avec des feutres de couleur (proscrits à l’école bien
sûr).

On se demande bien pourquoi. On se dit qu’elle développera d’autres centres d’intérêt sans
doute. Elle dit aussi souvent qu’elle est nulle, quand elle voit tout ce que ses compagnons autres que
ceux de Steiner font.

Dans son jardin d’enfant, en cette seconde année, cela commence à être difficile avec certains
enfants. Disputes, coups, vilains mots, très vilains. Et souvent avec le même petit garçon. Nous nous
disons que c’est l’âge, que cela va passer.

La jardinière cadre, mais cela continue. Par ailleurs, je commence à m’interroger sur le fait qu’il n’y ait pas de jeux à disposition des enfants dans la cour…du coup, certains ne jouent pas, mais se taquinent, se frappent, ou discutent comme des adultes.

Le soir, au moment du repas à nous trois à la maison, chacun peut exprimer s’il le désire, quelque
chose qu’il a aimé et pas aimé de sa journée. Notre fille ne dit que ce qu’elle n’a pas aimé, et elle
nous demande systématiquement ce que nous n’avons pas aimé de notre journée non plus.

En entretien individuel avec la jardinière, nous évoquons les retours de notre fille par rapport à
l’école et au petit garçon qui semble violent avec elle. Elle prend note et dit qu’elle fait son possible.
Nous disons aussi que notre fille commence à perdre le goût de « jouer », elle nous répond
qu’effectivement c’est une « suiveuse » et qu’elle fait comme les autres. Elle nous dit qu’elle doit
apprendre à mettre ses limites, à se faire respecter. Mais c’est un des objectifs des « jeux libres » à
Steiner, donc pas de panique.

La seconde année se termine. Nous espérons que l’année suivante, comme stipulé lors de la séance
d’informations, la continuité sera de mise dans l’accompagnement de notre fille et que la jardinière
continuera avec le groupe.

Malheureusement, nous apprenons tardivement que c’est l’ancienne jardinière du grand jardin d’enfants qui revient d’un repos de maternité qui reprend le groupe. Sa jardinière actuelle prendra la première primaire.
Quatrième jardinière en trois ans pour notre fille.

Troisième année : la désillusion.

Cette troisième année sera décisive pour tourner définitivement le dos à la pédagogie Steiner.
Pleine de bonne volonté, la nouvelle jardinière entame l’année avec le groupe, mais à mi-temps pour
pouvoir s’occuper également de son petit.

Toujours les mêmes rituels, les mêmes refrains, notre fille ne sera pas perdue. L’autre mi-temps sera assuré par une nouvelle institutrice, venant d’une région éloignée.

Cinquième personne qui accompagne notre fille. Un mois plus tard, cette personne est en arrêt maladie, elle ne reviendra plus jusqu’à la fin de l’année. Remplacée par une autre personne, celle-ci ne tiendra le coup que deux semaines (décidément, ce groupe est vraiment difficile à gérer).

La jardinière principale fait alors « le cadeau » aux enfants de venir à temps plein jusque Noël, après
on verra.

Après quelques semaines, aux alentours de la Toussaint, notre fille commence à faire de grosses
colères à la maison. Tous les jours, tous les matins, tous les soirs. Elle ne veut pas aller à l’école, elle
ne veut pas s’habiller.

Elle ne veut pas aider à mettre la table. Elle n’arrive plus à s’occuper seule à la maison. Elle ne demande que des dessins animés, comme s’il n’y avait que ça qui la « déconnectait » de je ne sais quoi. Elle n’est pas heureuse. Elle pleure souvent. A l’école, la jardinière me dit aussi, sur un air décontracté, qu’elle pleure souvent, comme si cela faisait partie de son caractère.

Et petit à petit, toutes les nuits, elle se réveille en faisant des cauchemars. J’entends même qu’elle hurle en
dormant « Arrête, arrête, arrête, j’ai dit non !!! ».

Alors là, je commence à m’inquiéter un tout petit peu.
Un soir, comme à l’accoutumée, nous faisons notre « tour de table », mais depuis quelques temps,
notre fille ne voulait plus rien dire à table, ni ce qu’elle avait aimé (ce qui n’était presque jamais
arrivé), ni ce qu’elle n’avait pas aimé.

Ce soir-là, j’avais décidé d’aller gratter une peu plus loin, ayant discuté avec une maman d’une copine de ma fille qui s’était plainte d’avoir reçu un bisou sur la « quiquine » (sexe féminin) par le petit garçon dont j’ai déjà parlé plus haut.

Je voulais en avoir le cœur net ; j’ai posé des questions ouvertes, afin de ne pas influencer ses réponses…

Et il se fait que pendant trois quart d’heure, notre fille nous a finalement parlé de tout ce que ce petit garçon lui faisait subir, à elle comme à d’autres. Il s’enfermait avec les filles dans les toilettes et les
empêchaient de sortir sauf quand lui l’avait décidé, il faisait des bisous sur leur sexe (ma fille dit qu’il
a « écarté sa quiquine pour faire un bisou dedans », il venait constamment déranger ma fille quand
elle jouait avec d’autres, dès le matin il lui faisait des regards harcelants…

Et tout cela en la menaçant de ne rien dire, ni à ses parents, ni aux jardinières sinon il allait la frapper. Et j’en passe.

Elle était complètement harcelée par ce petit garçon, et depuis plusieurs semaines.
Nous décidons au plus vite de prendre rendez-vous avec la jardinière.

En entretien, celle-ci nous relate qu’effectivement ce petit garçon est très turbulent et manipulateur, mais qu’il vit des choses très difficiles à la maison.

Elle nous dit aussi que « l’énergie du moment est spéciale » car le groupe est effectivement assez violent. Elle nous rassure en disant qu’elle va prendre les choses en main et convoquer les parents du garçon en question (alors que cela fait des mois qu’il terrorise les gamins…).

Elle dit aussi qu’elle va exposer la situation en Conseil des Jardinières.

Nous sommes très vigilants. Nous posons des questions à notre fille, sans la harceler toutefois, mais
on veut savoir si les choses s’améliorent. J’ai une boule au ventre, car ses cauchemars continuent,
avec toujours les mêmes cris « arrête, arrête, arrête !!! ».

Je commence à prendre conscience de la gravité de la situation. Peut-être que ce petit garçon fait des choses totalement interdites que nous avons minimisées, que notre fille subit quotidiennement.

Nous décidons de joindre la direction. Celle-ci nous répond qu’elle n’est que directrice administrative
et qu’à Steiner, tout ce qui concerne les groupes et la pédagogie se discute en Conseil des
Jardinières.

Ok. Là, je commence à avoir de sérieuses craintes, et à perdre ma confiance.

Le matin, je suis stressée en la déposant à l’école, mais je n’ai pas le choix, j’ai retrouvé du boulot.

Nous décidons de reprendre contact, avant les congés de Noël, avec la jardinière pour voir ce qui a
évolué depuis la dernière fois. Elle nous dit qu’elle en a effectivement parlé en conseil des
jardinières, qu’elle n’a toujours pas réussi à rencontrer les parents du garçon, et que les jardinières
étaient maintenant en phase d’ «observation » pour faire un « travail de fond » avec le groupe…

Mais en conseil des jardinières, elles se demandent vraiment où le petit garçon aurait pu leur faire un
bisou sur le sexe… non vraiment ce n’est pas possible…Remise en cause des paroles de notre fille.

Mais elles prennent tout de même la décision de renforcer la surveillance avec une personne
supplémentaire (de l’école bien sûr, pas de l’extérieur), et d’organiser des temps de jeux où les filles
et les garçons jouent séparément.

En entretien, la jardinière nous dit aussi que c’est sans doute le « chemin de vie » de notre fille (!!!), elle dit que nous pouvons également « faire confiance aux anges » qui sont là, autour de nous. Elle exprime également que le petit garçon est une « belle personne », ce que je ne remets pas en cause, mais en attendant il y a un problème à résoudre, qu’apparemment l’école semble incapable à gérer, selon nos critères de tolérance.

Elle dit également espérer que les congés de Noël remettront « tout à zéro », comme par la grâce du Saint Esprit…

Nous sortons de cet entretien plus qu’en colère. Pour nous, cette jardinière ne gère rien du tout,
n’est pas consciente de la gravité de la situation. Nous prenons contact avec la coordinatrice des
jardinières « responsable d’un jardin d’enfants également) à qui nous exigeons maintenant de
prendre la situation en main : intervenant extérieur, psychologue, centre PMS, voire plainte contre
l’enfant pour qu’il puisse aller dans un enseignement adapté qui pourra l’aider ou que les autorités
sachent ce qui se passe dans cette école… (ça nous ne leur avons pas dit).

La coordinatrice m’a affirmé, une semaine après, que les démarches étaient en cours pour faire intervenir une personne extérieure.

Les vacances de Noël passent, notre fille est plus difficile que jamais. Toujours les mêmes
cauchemars et de grosses colères.

La rentrée de janvier arrive. Le deuxième jour, nous apprenons que sa jardinière est en burn-out
jusque Carnaval au moins (elle ne reviendra plus par la suite ; je ne sais comment mais l’école lui a
fortement suggéré de ne pas terminer l’année, ce qui l’a soulagé car elle ne se sentait pas à même de
gérer le groupe). Il ne manquait plus que ça. Plusieurs parents commencent à se poser également
des questions. Que se passe-t-il dans cette école ?

Violences entre enfants, burn-out des institutrices,…

Nous recevons un courrier qui stipule que pour le bien du groupe de ma fille, celui-ci va être éclaté ;
les enfants vont être répartis dans les autres jardins d’enfant, il n’y aura pas de recherche de
remplaçant(e).

Cerise sur le gâteau : ma fille est séparée de sa meilleure amie, mais elle est
accompagnée du petit garçon violent qui l’a prise en grippe depuis des mois… !

C’est à n’y rien comprendre.

Les enfants de ce groupe, séparés, ne comprennent plus rien. Ils doivent intégrer des groupes déjà
bien formés.

Ils sont des « pièces rapportées ». Notre fille le vit très mal. C’est de plus en plus difficile
de la faire aller à l’école le matin. Et le garçon, en catimini, continue de la harceler. Sa nouvelle
jardinière, « expérimentée en pédagogie Steiner », met des règles très strictes en classe : les « pièces
rapportées » ne peuvent plus jouer ensemble, afin qu’ils s’intègrent dans le groupe.

C’est très violent pour ma fille qui a perdu tous ses repères. Le petit garçon est quant à lui super accompagné, et « tout va bien » depuis qu’il est dans ce groupe, selon sa nouvelle jardinière.

Quelques semaines passent, ma confiance en l’école a totalement disparu. Ma fille continue de se
plaindre du garçon, les cauchemars continuent.

Je parle enfin de la situation à deux amies médecins généralistes, qui me disent que cela va beaucoup
trop loin, que ce n’est pas normal ce qui arrive à notre fille et dans cette école. Je me confie aussi à
un ami qui travaille comme éducateur dans un centre pour enfants placés par le juge. Il est révolté
par ce que je lui raconte, il me dit que je dois porter plainte contre l’école, qu’elle manque
cruellement à ses obligations pédagogiques.

Je suis en pleurs.

J’appelle la coordinatrice des jardinières pour lui faire part de ma colère, de mes questions, de ma
perte de confiance.

Elle a l’air compatissante, me dit qu’elle est étonnée que les choses continuent quand-même, malgré leur « travail de fond ».

Elle me dit qu’elle va en reparler en Conseil des jardinières et qu’elle me tient au courant de ce qui aura été dit.

Le lendemain, elle m’appelle et son ton est beaucoup moins compatissant : d’ailleurs, nous sommes invités à les rencontrer rapidement.

Je suis abasourdie… nous sommes « convoqués » ! (comme d’autres parents me dit-elle).

Nous y allons. Je suis en colère et décide de leur dire tout ce que j’ai sur le cœur.

Mon compagnon me demande de rester « correcte » car j’ai la rage. Je lui promets de le faire. A l’entretien, il y a la coordinatrice des jardinières, la jardinière du nouveau groupe de ma fille et la personne qui fait la
psychomotricité (qui s’occupe par ailleurs du groupe un jour/semaine, alors qu’elle n’a aucun
diplôme pédagogique. Septième personne responsable de ma fille).

A cet entretien, je n’y vais pas par quatre chemins. Je leur demande ce qu’il en est des démarches
d’intervention de personnes extérieures : c’est en cours mais rien de concret (jusqu’à la fin de
l’année ?). Je leur demande ce qu’ils font quand le gamin terrorise et frappe les autres : elles lui
disent que ce n’est pas bien. Et quand il remet ça ? Il va parfois dans un autre jardin d’enfant, on lui
dit que ce n’est pas bien, puis il revient.

On reparle des attouchements sexuels : c’est une question qui dérange, elles restent sur leurs positions : ce n’est sans doute pas arrivé (notre fille fabule) et en tout cas maintenant les enfants sont surveillés de très près (oui, ils ne peuvent plus jouer en attendant les parents, ils doivent rester assis sur un banc pour éviter les interactions).

Ensuite, nous leur « avouons » (on a moins peur d’eux mais il reste une sorte de soumission bizarre) que plus que probablement notre fille ne fera pas les primaires à Steiner.

Elles paraissent très étonnées.

Ensuite, je leur « avoue » aussi que si rien ne change, il est fort probable que nous la changions en cours
d’année (il reste six mois avant l’entrée en primaire).

Alors là, un ange passe (sans jeu de mots) : on se fait presque traiter d’inconscients, « c’est une petite fille quand-même, la changer comme cela, c’est violent, elle va croire que c’est de sa faute, qu’elle n’a pas bien fait quelque chose, il faut qu’elle termine le cycle… ».

A nouveau, et pour la dernière fois, j’ai ce sentiment de culpabilité ; jusqu’au bout je l’aurai eu. J’ai commencé à me dire que la changer d’école maintenant serait traumatisant pour elle, qu’il faut à tout prix terminer l’année au jardin d’enfants pour ne pas la perturber encore plus.

Je suis bouleversée. Alors je décide d’aller voir sur le net s’il y a des avis, articles, témoignages,
d’internautes sur la pédagogie Steiner…

Je commence alors à lire, lire, lire. Je tombe sur le blog de Grégoire Perra ; j’ai un soulagement immédiat : ce que je ressens de « malsain » dans cette école depuis plusieurs années est relaté presque mot pour mot par d’autres personnes.

Je lis aussi plus en profondeur sur Rudolf Steiner et le mouvement anthroposophique.

Je suis effarée, révoltée.

Cela ne correspond en rien à mes croyances.

Au contraire. Comment peut-on suivre à la lettre les dires d’un seul homme, depuis autant d’années, sans évolution ?

Je me surprends à penser que cette école est une secte, et que je me suis fait berner.

Puis, j’en parle à nouveau autour de moi, à mes collègues, retraitées et ayant déjà l’expérience d’être
parents, à long terme. Je me rends compte que quitte à être angoissée d’aller à l’école, autant sortir
notre fille de là et qu’elle s’habitue à une nouvelle école… puisqu’il était certain maintenant que pour
rien au monde elle ne ferait ses primaires là.

Notre décision : changement d’école en cours d’année.

Nous visitons des écoles et portons notre choix sur une toute petite école publique accessible à pied.
Nous décidons d’attendre la rentrée après la semaine de congés de Carnaval.

Tout est allé très vite.

Nous prenons rendez-vous avec la « directrice administrative » de Steiner pour les documents. En
effet, comme il s’agit d’un changement en milieu d’année, il faut faire un rapport à envoyer aux
autorités compétentes.

La directrice édulcore quelque peu nos propos, mais nous n’avons pas le courage de contester sur le moment-même, ni de demander une copie du document.

Notre fille est rentrée dans sa nouvelle école depuis un mois, et je vous assure que depuis, elle a
retrouvé le sourire, elle rigole, s’est mise à dessiner et à faire de la trottinette.

Elle a appris à rouler à 2 roue à vélo, et réussit à faire quelques brasses sous l’eau à la piscine. Elle ne fait plus de crises pour aller à l’école et demande elle-même pour y aller à trottinette tous les jours. Et depuis deux semaines, elle ne fait plus de cauchemars.

Le contact est beaucoup plus sain avec sa « madame », nous pouvons papoter avec elle le matin,
l’ambiance est chaleureuse et sereine entre les enfants quand on arrive, on peut amener des choses
de la maison à montrer, des œufs de Pâques au chocolat à partager avec les copains.

Notre fille est la plus heureuse avec son cartable Reine des Neiges (même si je ne suis pas fan, j’avoue).

C’est l’école, quoi. VRAIMENT simple et quelle légèreté par rapport à Steiner ! Convaincus aujourd’hui qu’aucune école n’est parfaite, comme rien dans la vie en fait, nous ne sentons pas d’ambiance malsaine en y déposant notre fille pour passer sa journée.

Conclusion.

Avec un petit mois de recul dans une autre école et trois années dans l’école Steiner, je voudrais
résumer mes propos comme ceci :

En découvrant l’école Steiner, nous avons été plus que charmés, littéralement séduits. Puis, de fil en
aiguille, je découvre et ressens, surtout, ce qui se passe dans cette école. Les parents se regardent, se
connaissent, tissent des liens souvent autour de disciplines comme la méditation, le yoga, la
pédagogie alternative… J’ai rencontré quelques personnes sympathiques, évidemment, avec qui je
garderai des contacts j’espère, mais plus via l’école.

Les jardinières observent les parents, leurs faits et gestes, analysent tout à travers le « filtre
Steiner ». Elles disent ne pas être thérapeutes mais pensent agir comme telles, ce qui pour moi est
très dangereux. Elles n’ont pas pu (ou voulu, me surprend-je à penser aujourd’hui) gérer un groupe
dit « difficile » et surtout, n’ont pas accompagné leurs élèves comme des acteurs pédagogiques
responsables se doivent de le faire.

De plus, aucune remise en question, elles pensent avoir raison sur tout.
L’école fonctionne en vase clos, prend ses décisions en vase clos.
Les écoles Steiner fonctionnent de la même manière depuis cent ans, sans changements, dans un
monde en pleine mutation.

C’est questionnant.

Et puis, elle entretient un « flou artistique », que ce soit avec les enfants (un exemple parmi plein
d’autres : au lieu d’expliquer aux enfants du groupe actuel que notre fille a changé d’école, la
jardinière va raconter une histoire avec des petits animaux par exemple qui le leur « suggérera » sans
leur dire vraiment donc, ce qui pour moi peut être source d’angoisse), avec les parents (très peu de
communication envers les parents, très rarement un mot, un mail, une explication, ce sont les
parents qui courent après les infos, bonjour les rumeurs et commérages !).

Aujourd’hui, on RESPIRE tous les trois, à commencer par notre fille.

Alors, ne faites pas comme nous, et renseignez-vous bien sur les fondements de la philosophie de
Rudolf Steiner avant d’y inscrire votre enfant, afin d’être bien conscients de ce qui s’y vit (mais
j’avoue que ce n’est pas simple tant qu’on y a pas mis réellement les pieds et plus qu’une après-midi
de fête ou une séance d’information) et de prendre alors votre décision.

 

 


Leaks : Éléments fondamentaux de la pédagogie Steiner-Waldorf (« Le Stockmeyer ») et d’autres documents

A lire avant : Sectes : Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ?


Le Stockmeyer est l’un des documents les plus compromettants de la pédagogie Steiner-Waldorf et de l’Anthroposophie.

Avec les conseils de Rudolf-Steiner aux professeurs de la première école Steiner-Waldorf de Stuttgart, il permet d’établir les profonds liens entre la doctrine ésotérique délirante de l’Anthroposophie et la pédagogie Steiner-Waldorf, la volonté d’y endoctriner les élèves et les méthodes utilisées à cet effet.

Il contient toutes les directives de Rudolf-Steiner, rassemblées par l’un de ses disciples : Karl Stockmeyer.

Contrairement aux mensonges de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf affirmant que ce texte ne constitue plus une référence pour la pédagogie Steiner-Waldorf aujourd’hui, le site intranet de cette organisation contenait jusqu’à quelques jours encore la preuve que, jusqu’en 2018, ce texte faisait partie des documents de références utilisés et recommandés lors de la formation des professeurs.

Supprimées précipitamment par la Fédération après la prise de conscience de leur découverte (mais certaines sont de retour depuis), ces pages ont cependant été sauvegardées sur Archive.org et sur ce blog (voir ci-dessous).

Ce texte est resté pendant presque un siècle inaccessible au grand public, ainsi qu’ aux parents d’élèves et même des professeurs de ces écoles n’ayant pas un grade de dirigeant.

C’est pourquoi il est absolument nécessaire de le rendre public, afin que chacun puisse se faire un avis éclairé sur les écoles Steiner-Waldorf.

Concernant les documents ci-dessous, beaucoup concernent la pédagogie Steiner-Waldorf, d’autres n’ont absolument rien à voir mais sont tous utilisés dans ces écoles.

Certains documents en double ou inutiles ont été enlevés.

Liens et documents principalement en français, archivés sur Archive.org (pour les pages web) ou sur ce blog (pour les PDF) concernant la pédagogie et/ou l’organisation Steiner-Waldorf :

Karl Stockmeyer : Eléments fondamentaux de la pédagogie Steiner-Waldorf (par chapitres) :

Éléments fondamentaux de la pédagogie Steiner-Waldorf (« Le Stockmeyer ») en une seule partie :

Langue : Français
Format : PDF
Nombre de pages : 420
Année de parution : 1998

Lien de téléchargement


Sectes : Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ?

« Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ? » tel est le titre d’un excellent article très documenté de la journaliste Margaux Duquesne publié en début de semaine dernière.

Ancienne de France 24 et de France Inter, Margaux, nous a invité à reproduire ici en intégralité son article publié sur son blog, un grand merci à elle.

Bonne lecture.


Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ?

D’anciens élèves et parents d’élèves des écoles Steiner-Waldorf témoignent d’agressions sexuelles, de violences physiques et morales, d’un manque de réactivité de la part des écoles… Des récits qui se ressemblent, pourtant vécus à différentes époques, en France, en Belgique, aux États-Unis… La sécurité est-elle assurée dans ces établissements prônant une pédagogie dite « alternative » et fêtant aujourd’hui ses 100 ans ? Enquête.

Un soir, alors qu’Angélique* raconte une histoire à Loïc*, son fils de 3 ans, le petit lui annonce : « Maman, je dois arrêter de t’aimer pour m’occuper de moi tout seul ». En novembre 2018, ils avaient emménagé tous les deux dans un petit village de 150 habitants, dans le Sud de la France.

L’école du coin affiche un projet pédagogique « Montessori-Freinet-Steiner », mais rapidement, Angélique constate que c’est un jardin d’enfants Steiner, uniquement. Dès les premiers temps, l’attitude de son fils l’inquiète :

« J’ai eu l’impression que mon fils s’est mis à me craindre, et avait peur de me dire ce qu’il se passait à l’école. J’apprends qu’il fait la sieste sans son pantalon.

Qu’il est le seul enfant à ne pas avoir de lit superposé : il dort à l’école sur un matelas à même le sol, à côté du matelas de la jardinière d’enfants qui reste avec eux pendant la sieste. Il a commencé à faire des angoisses nocturnes au bout de deux mois, et j’ai eu l’impression qu’il y avait comme un “secret” entre les jardinières et lui. Un jour, il me dit qu’elles lui font peur pendant sa sieste, à l’aide d’un masque. Était-ce un cauchemar, était-ce réel, ou une affabulation ? »

Ces mots sont extraits d’un signalement qu’Angélique a fait en avril 2019 auprès de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Le récit fait frémir : « Depuis quelques jours, j’apprends que mon fils est malmené par un enfant de 6 ans, dont le père, est accusé de pédophilie. Les jardinières ne m’ont rien dit. »

Des signalements sur le sujet global des écoles Steiner-Waldorf, la Miviludes en reçoit régulièrement : contactée en septembre 2019, la mission interministérielle précise qu’elle a enregistré onze saisines en 2018 et quinze depuis le 1er janvier 2019.

Des chiffres importants, au regard du nombre d’établissements en France, soit 24 jardins d’enfants ou écoles Steiner. Dans le monde, le site officiel Steiner-Waldorf a recensé 1182 écoles, dans 66 pays et 1911 écoles maternelles Waldorf dans 69 pays.

Liste des écoles et jardins d’enfants Steiner-Waldorf en France

« Rudolf Steiner invite à l’observation »

Loin d’être nouvelles, les écoles Steiner-Waldorf s’appuient sur une pédagogie qui fête cette année ses 100 ans. L’enseignement est inspiré des travaux de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, qui se définit comme « l’étude des phénomènes spirituels dans la vie humaine et dans l’univers ». Un mouvement qui véhicule des croyances telles que le karma, le corps éthérique, la réincarnation…

Pour Clément Defèche, anthroposophe et enseignant en sciences dans une école Steiner de Colmar : « On peut parler de science spirituelle, c’est-à-dire aborder ce qui n’est pas matériel avec la même rigueur qu’un matérialiste avec la matière. »

Rudolf Steiner, 1901

De son côté, la Miviludes présente la Société anthroposophique comme « imprégnée d’ésotérisme et de christianisme hétérodoxe » et influencé par le New Age. Une société influente dans de nombreux secteurs : éducatif à travers les établissements Steiner-Waldorf, médical avec le développement de sa médecine dite « anthroposophique » (Weleda), agricole avec la biodynamie (Demeter), et bancaire (La Nef).

Audrey Keysers, secrétaire générale adjointe chargée de la communication au sein de la Miviludes, précise que la mission interministérielle recommande la vigilance sur certains points :« la question de la couverture vaccinale ; celle de la transparence des références doctrinales et de l’éveil spirituel ; le flou sur le respect du socle commun de connaissances et de compétences par lequel la loi définit ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire et les possibles défauts d’encadrement et des conditions d’accueil qui ne garantissent qu’imparfaitement la sécurité des élèves. »

Clément Defèche défend la pédagogie Steiner : « Le travail de Rudolf Steiner est une invitation à l’observation. L’enfant a un mode d’expression qui lui est spécifique, il a sa propre manière de rencontrer le monde.

Si l’enseignement public fait en sorte que l’enfant dispose de compétences dont le monde a besoin, la pédagogie Steiner vise, quant à elle, à respecter le temps de croissance de l’enfant, le but étant qu’il développe ses propres potentialités. »

Gabrielle*, mère d’une fille de 3 ans, Annie*, s’est laissé séduire par ce discours prônant le respect du rythme de l’enfant. En 2015, elle inscrit sa fille dans une école Steiner-Waldorf en Belgique : « On cherchait un lieu où elle ne serait pas assise toute la journée sur sa chaise ».

Quelques mois plus tard, pourtant, sa fille va vivre un vrai cauchemar : violences physiques à répétition, agressions sexuelles … Et dans l’équipe pédagogique : un déni généralisé ?

« Il faut laisser les âmes s’affronter »

Quelques mois après la rentrée des classes, un petit garçon du jardin d’enfants de sa fille, se révèle très agressif : « Il a pris ma fille en grippe. Annie revenait en me racontant qu’il la pinçait, la frappait tout le temps, qu’elle ne pouvait plus jouer. Ma fille a commencé à devenir nerveuse, elle revenait en pleurs, avec des griffes. Et puis un jour, elle m’a dit que le petit garçon lui touchait le sexe. 

On peut se dire qu’à cet âge-là, ça arrive… » Gabrielle prend rendez-vous avec la jardinière d’enfants. Le premier d’une longue série.

Les responsables de l’école concèdent que le climat n’est pas serein mais surtout, évoquent des paroles étranges : « L’énergie du moment n’est pas bonne. » L’école rassure la maman, lui affirmant qu’ils prennent les choses en main. Mais Gabrielle constate que rien n’a été fait : « Ils n’ont même jamais vu les parents du petit garçon ! » On lui dit que ce dernier a des difficultés à la maison et qu’il est pris en charge par un service d’aide.

En attendant, l’état d’Annie empire : elle fait des cauchemars de plus en plus fréquents, se réveille toutes les nuits en criant « Non, arrête ! ». Elle ne veut plus aller à l’école, pleure énormément.

Un jour, sa maman lui tire les vers du nez. Annie explique que le petit garçon l’a enfermé à clef dans les toilettes, pour lui faire un bisou sur le sexe. Nouvelle réunion. Gabrielle se souvient encore : « On nous a dit que ce que notre fille nous racontait n’était pas vrai. Le tout, avec un air très désolé. » Et cette phrase, prononcée, probablement par mégarde, par une jeune enseignante de l’école : « Vous savez, il faut laisser les âmes s’affronter. »

Gabrielle et son mari désinscrivent leur fille. Peu après, les parents se rendent à la police. Ne souhaitant pas rentrer dans une procédure judiciaire longue (« C’était déjà assez dur »), ils déposent tout de même une main courante.

L’histoire d’Annie et la manière dont elle a été gérée, est-elle un cas isolé ?

Une affaire de pédophilie qui débouche sur un non-lieu

École Steiner-Waldorf Verrieres-le-Buisson (France), 2005

Le 12 juillet 2003, les époux B. déposent une plainte contre X., avec constitution de parties civiles, pour agressions sexuelles sur mineurs. Leurs deux jumeaux, âgés de 3 ans, Jules et Charles, ont été scolarisés à partir d’octobre 2002 à l’école de Verrières-le-Buisson, en région parisienne.

Le 9 janvier 2003, Charles se plaint d’avoir mal aux fesses, quelqu’un lui aurait touché les fesses : « le monsieur de la dame de la maison blanche à côté de l’école. » Le lendemain, Jules déclare à sa maman qui changeait son frère : « le zizi n’est pas rentré ». Le lendemain, au détour d’une autre conversation, il ajoute que le monsieur lui a « touché les mains avec son zizi ». Les parents précisent que ses dires ont été exprimés spontanément, sans aucune question ou intervention de leur part.

Lundi 10 janvier, les parents prennent immédiatement rendez-vous avec la jardinière qui s’occupe de leurs enfants. Celle-ci les écoute, leur répond qu’il est impossible qu’il se soit passé quelque chose alors que les enfants étaient sous sa garde. Selon les parents, elle ajoute : « Ça reste entre nous. »

Le 27 janvier, les époux B. décident d’envoyer un courrier à la Fédération des écoles Steiner-Waldorf. Ils résument point par point tous les faits : les « paroles effrayantes des enfants qui suggèrent l’inacceptable », le rendez-vous avec la jardinière qui leur demande de ne pas ébruiter l’affaire…

Dans ce courrier, les parents s’inquiètent : « Cette approche, qui revient à nier ou à minimiser le problème, accompagnée de la ferme recommandation de ne pas en parler à d’autres parents, a fini par saper la confiance que nous conservions à l’école. » Avant de conclure : « Si les actes auxquels [nos enfants] ont fait référence sont en rapport avec l’école, il est à craindre que d’autres enfants soient exposés. » Un courrier resté lettre morte : la Fédération des écoles Steiner-Waldorf n’a jamais répondu.

Tension et manipulation

Plus grave, une ambiance délétère commence à se propager et tout est fait pour retirer le moindre crédit aux époux B. Comme ce courrier envoyé à d’autres parents, les époux S., par l’école : il est demandé à Monsieur S. d’affirmer avoir été « manipulé par la famille B. et certains parents d’élèves », de ne « rien avoir à reprocher à l’école » et de réitérer « sa confiance envers l’école » et ses membres. Les époux S. refusent de signer ce courrier.

Seize ans plus tard, Madame S., contactée par téléphone, se souvient : « Après cette histoire, alors que tout se passait très bien pour mon fils à l’école, son professeur a commencé à me dire que mon enfant était ingérable, qu’il n’avait jamais vu un enfant comme ça, qu’on ne pourra jamais rien en faire…

Quand on vous dit la veille que votre enfant est génial, et que le lendemain, c’est un moins que rien, il faut retirer vos enfants. » Dans la foulée, les époux S. désinscrivent leur fils.

Pierre Bercut, un anthroposophe, ancien enseignant à l’école de Verrières-le-Buisson, se souvient : « Il n’y a eu aucune dissimulation. Il n’y a pas de solidarité d’école qui consisterait à dissimuler un acte abominable, au profit de la réputation de l’école. N’importe quel pédagogue privilégie l’enfant. »

Laure Lusseyran, directrice actuelle de l’école Steiner de Verrières-le-Buisson rappelle que l’école avait bien mis en œuvre toutes les procédures d’usage, dans les délais requis (auprès de l’Inspection Académique, de l’Inspection de circonscription, du commissariat, du parquet).

Au final, la plainte pour agressions sexuelles sur mineur, déposée par les parents des deux jumeaux, a abouti à un non-lieu rendu le 12 décembre 2005 : « attendu que l’auteur des faits d’agressions sexuelles sur mineur de 15 ans n’a pu être identifié ».

Encore aujourd’hui, l’école réfute catégoriquement que ces actes aient pu se produire dans leur enceinte : « Si nous avions eu le moindre doute sur cette question, nous aurions bien évidemment tout mis en œuvre pour y remédier ! », répond Laure Lusseyran.

Avant de préciser : « Les deux personnes questionnées lors de l’enquête en 2003 ont été totalement mises hors de cause. Elles ne font en outre plus partie de notre personnel depuis de nombreuses années (retraitées). De plus l’affaire datant d’il y a 16 ans, toute l’équipe encadrante des jardins d’enfants de ce fait a été entièrement renouvelée avec le temps. »

Les jumeaux non plus, n’en sont pas sortis indemnes. En 2003, au début de l’affaire, les enfants avaient consulté une pédopsychiatre qui avait précisé qu’à la puberté, il est possible que le traumatisme pourrait ressurgir. À 11 ans, Jules a fait une pelade : il a perdu tous ses cheveux, ses cils et sourcils.

Pendant longtemps, Carole B., mère de Jules et Charles, a été très inquiète pour la sécurité des autres enfants : « Ça vous détruit une famille. Longtemps je suis passée devant l’école en pensant qu’il se passait des choses. Je me sentais impuissante. Pire, j’avais l’impression d’être complice. »

Aujourd’hui, Jules a 20 ans et ses cheveux commencent à repousser.

Des cas d’agressions sexuelles récurrents entre enfants

Si l’histoire des jumeaux date d’il y a plus de 15 ans, l’école de Verrières-le-Buisson a connu ses derniers mois des événements plongeant certains parents dans un malaise profond. Des récits de violences sexuelles entre enfants, que les parents sont obligés d’expliquer avec des mots de type « enfant-victime », « enfant-agresseur », étant entendu qu’un enfant qui « agresse » est lui-même en souffrance.

L’école dit travailler étroitement avec les autorités de tutelle (PMI pour le Jardin d’enfants) : « Les institutions alertées n’ont jamais fait état d’un problème structurel ou pédagogique au sein de notre école qui favoriserait l’apparition de ce genre d’incident, » rappelle la directrice. L’école dit avoir modifié son organisation pour renforcer la présence de professionnels pour encadrer les enfants.

Laure Lusseyran insiste : « Notre personnel est également formé « à la détection et aux attitudes à adopter face à des comportements de mineurs en risque ou en danger. » L’école a aussi organisé l’intervention d’une psychologue auprès des parents.

Pourtant, l’année dernière, au moins trois familles ont retiré leurs enfants de l’école en cours d’année à cause de cette situation d’insécurité. Trois enfants, scolarisés dans deux jardins d’enfants différents de l’établissement, ont exprimé des paroles laissant penser qu’ils ont été agressés sexuellement par d’autres enfants.

Comme Romane*, 4 ans, qui a raconté à ses parents que Mickael*, 5,5 ans, l’avait forcée, dans la cabane du jardin, à enlever sa culotte et lui avoir fait mal au sexe.

Un geste qu’elle a mimé, tout en étant très gênée et apeurée. Sa maman, Louise, se souvient avec effroi : « J’ai eu du mal à le croire. On lui a reposé la question en lui disant que c’était mal de mentir. Elle nous a raconté à nouveau. On lui a demandé pourquoi elle ne l’avait pas dit à la maîtresse. Elle nous a répondu que d’autres garçons avaient menacé de la taper si elle parlait. » Romane précise que la scène se serait déroulée à plusieurs reprises, lorsque la maîtresse rangeait sa classe et que les enfants étaient dehors.

Une autre maman a rapporté, lors d’une réunion de crise qui s’est déroulée à l’école en avril dernier, rassemblant les responsables de l’établissement (directrice, jardinières et médecin) et seize familles, que ce même Mickael avait demandé à son fils de lui mettre un bâton dans les fesses, à plusieurs reprises.

La mère a raconté que son enfant ne voulait plus aller à l’école et faisait des crises de nerfs qui n’étaient pas habituelles. Une psychothérapeute a consulté l’enfant et a déclaré : il avait vécu « deux gros stress, celui avec Mickael, d’abord, et le climat d’insécurité dans lequel il était à l’école ».

Pour l’école « les faits n’ont jamais été avérés. » Les enfants auraient vu un « psychologue indépendant » qui aurait attesté qu’aucun élément inquiétant n’était à retenir concernant Mickael. L’enfant est même qualifié par l’équipe pédagogique de « lumineux » ou de « bel enfant ».

La directrice de l’école Steiner de Verrières-le-Buisson souligne, enfin, que les professionnels de la protection de l’enfance savent que de nombreux facteurs totalement indépendants de l’école peuvent être à l’origine de ce type de comportements, comme Internet, « qui les expose malheureusement de plus en plus tôt à des images qui ne sont pas de leur âge. »

Sur les conseils des policiers, les parents de Romane ont déposé une plainte contre le petit garçon, afin que son environnement soit contrôlé. Ils ont aussi effectué une main-courante contre l’école qui n’a pas, selon eux, assuré la sécurité de leur enfant.

Ils ont ensuite voulu porter plainte, à trois reprises, dans deux commissariats différents, contre l’école Verrières-le-Buisson, sauf qu’aucun policier n’a accepté de recueillir leur plainte.  L’un d’eux leur aurait dit : « S’attaquer à l’école, c’est comme de s’attaquer à l’État. Si vous pensez qu’il est aussi simple de porter plainte contre son voisin que contre l’état… vous vous trompez. »

Los Angeles : une mère de victime crée un groupe de soutien

Margaret Sachs a inscrit sa fille de 15 ans, en 2001, dans une école Waldorf, située dans la banlieue de Los Angeles. Sa fille dit avoir été agressée par l’un des enseignants à temps partiel de l’école, lors d’un voyage scolaire dans le Colorado. Plusieurs autres filles disent aussi avoir été agressées par ce même homme. Margaret se souvient encore :

« Lorsque j’ai appris ce qui s’était passé, les responsables de l’école ont utilisé diverses tactiques pendant plusieurs jours pour essayer d’intimider les élèves afin qu’elles se rétractent (…) Une amie anthroposophe m’a conseillé de prendre rendez-vous avec la présidente du collège et m’a demandé d’y aller seule et de « garder le secret » parce qu’elle ne voulait pas que les autres parents aient une mauvaise opinion de l’école. » Plus tard, sa fille sera interrogée par la police : « Elle s’est sentie mal à l’aise parce qu’une enseignante de l’école était dans la salle pendant qu’elle était interrogée, alors que nous n’avions pas pu être présents, nous ses parents, alors qu’elle était mineure. »

Finalement, la police leur expliquera qu’étant donné que les faits se sont déroulés dans le Colorado, l’affaire ne relevait pas de la police de Los Angeles. « Ils ont dit avoir pris les dépositions par courtoisie et les avoir transmises à la police locale en question. » Après de nombreuses réunions sous pression, l’école a fini par céder et l’enseignant a quitté l’école. Il est devenu professeur dans une autre école Waldorf de la région.

Trois semaines avant la fin de l’année scolaire, les parents reçoivent une lettre les informant que leur fille n’est pas invitée à revenir l’année suivante.

L’adolescente avait, entre temps, développé des troubles de l’articulation dus à l’anxiété. L’une des choses les plus difficiles à vivre pour elle était la mise en doute de sa parole : « Sa confiance en elle a été complètement détruite. Son rétablissement émotionnel a pris beaucoup de temps. »

Margaret et son mari ont pensé porter plainte contre l’école mais leur fille leur a dit qu’elle ne se sentait pas la force de témoigner devant un tribunal. « Elle regrette encore aujourd’hui cette décision, » rapporte la maman. Depuis, Margaret est devenue modératrice d’un site de prévention, pour recueillir la parole des victimes : Waldorf-Anthroposophy-Steiner Survivors Only.

Un scandale dans un campus Waldorf à New York

Dans une école Steiner-Waldorf, aux États-Unis, un enseignant a été accusé d’avoir agressé sexuellement plus d’une dizaine de jeunes filles pendant toute sa carrière, qui s’est étalée sur plusieurs décennies, selon un média local.

Capture d’écran de la Green Meadow Waldorf School

Un organisme d’investigation privé engagé par Green Meadow (le campus où se seraient déroulés les faits, à Chestnut Ridge, dans le comté de Rockland, à New York) a révélé, en 2014, dans un rapport accablant que deux autres enseignants sont accusés de crimes sexuels : l’un de possession de documents à caractère pédopornographiques, l’autre d’agressions à l’encontre d’une élève lors d’un voyage scolaire. Le rapport souligne notamment le fait que l’école n’a pas agi lorsque les plaintes ont été dénoncées.

L’enquête conclut, pour l’une des affaires que « le manque de réaction de l’école a permis son comportement prédateur ». L’enquête s’est étalée sur sept mois et a été dirigée par Lisa Friel, ancienne cheffe du service des crimes sexuels du procureur du district de Manhattan.

En tout, 95 personnes ont été entendues ; des milliers de documents ont été examinés. Aucune arrestation n’a eu lieu après la publication de ce rapport, car dans la majorité des cas, les faits tombaient sous le coup de la prescription (cinq ans). Les agressions décrites dans le rapport : frottement, toucher, étreintes inappropriées, viol.

Un grand nombre de victimes ont expliqué ne pas avoir dénoncé les faits, au moment où ils ont été commis, de peur de ne pas être crues.

Kate Christensen, l’une des victimes, en a écrit un livre : Blue Plate Special (Doubleday, 2013), dont voici quelques extraits, à propos des professeurs du lycée :

« À qui pouvions-nous parler ? Ils le faisaient tous. Presque tous les membres de cette communauté supposée spirituelle savaient ce qui se passait, mais personne n’a rien dit ou rien fait pour l’arrêter ; rien ne montrait qu’ils avaient l’impression de faire quelque chose de mal, en ayant des relations sexuelles avec les adolescents à qui ils enseignaient, qu’ils encadraient et hébergeaient (…)

J’avais l’impression que c’était comme si les adultes autour de moi tombaient en morceaux et se comportaient comme des adolescents, comme s’il n’y avait aucun sens de responsabilité (…) ou de dignité. »

En France aussi, il est possible que se tisse ce type de relations dans certains lycées. Hugo Étienne, par exemple, a été scolarisé au Lycée Steiner Perceval Chatou, en région parisienne.

Selon lui, il était courant que des professeurs « fréquentent » des élèves, en dehors des heures de classe : « Une professeure de 35 ans, a déclaré à un de mes amis de 17 ans qu’elle était amoureuse de lui, autour d’un café. Il a dû refuser ses avances et continué sa scolarité avec elle. Mon prof’ de philo sortait aussi avec une fille de ma classe. Sa petite sœur partait en vacances avec le prof’ de sport… Elle avait 14 ans. Toutes deux faisaient partie d’une famille très anthroposophe. »

De son côté, Angélique, la maman du village de 150 habitants, conclut dans son signalement à la Miviludes : « Il y a un déni incroyable ! Chacun préfère fermer les yeux pour protéger son petit espace de vie “spirituelle” loin de la civilisation, quitte à mettre ses enfants en danger. »

*Les prénoms avec un * ont été modifiés à la demande des personnes interviewées ou de leurs parents.

Margaux Duquesne

 

Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ?